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258 CHAPITRE V. — LA CHANSON

iiel Tamour et le vin, comme les poésies véritables d'Â- nacréoii.

Que toutes, d'abord, ne soient pas authentiques, c'est ce qui est évident à première vue. Dans trois d'entre elles, il est question d'Anacréon comme d'un maître et d'un ancien ^ D*autres sont données par le manuscrit lui-même comme Tceuvro d'un certain Basilios (ou Basi- licos) et d'un certain Julien ^ Ailleurs, le poète parle de la peinture rhodicnne ^; ailleurs encore, de la rhétori- que *; ou bien des Parthes '. Il y a même tel de ces chants dont la versiQcation est si bizarre que Ton est tenté d'y voir une première apparition du vers politique cher aux Byzantins ^

Il est facile d*aller plus loin encore; on peut se con- vaincre sans beaucoup de recherches que la grande ma- jorité de ces poèmes n'est pas d'Anacréon.

Si Ton interroge d'abord la tradition, il faut noter que Suidas, énumérant les œuvres d'Anacréon, met à part les poèmes « dits anacréontiques » (ri xaXo'j;x8va 'Ava- xpeovreta) : au temps où ces mots furent écrits, on dis- tinguait donc entre les poèmes en question et les œuvres authentiques. Voici qui est plus important. Parmi les quelque cent quatre-vingts citations que les anciens ont faites d'Anacréon, il n'y en a que deux, de date assez récente, qui puissent se rapporter à ces poèmes; encore l'une d'elles est-elle douteuse. Celle-ci est d'Héphcstion le métricien (siècle des Antonins), qui cite quelque part comme d'Anacréon deux vers reproduits à peu près

��1. No* i, 20, 39, Pindarc est nommé à côté d'Anacréon dans la se- conde do ces trois pièces.

2. No 2 et no 5.

3. No 15, V. 3.

4. No 50, V. 2. 6. No 26, V. 3.

6. No 4. Cf. la note do Borgk {Pœlœ Lyr. gr.^ t. III, p. 300).

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