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274 CHAPITRE VI. — LYRISME CHORAL

en est une preuve * : beaucoup de critiques, parait-il, ne savaient trop, au sujet des compositions de certains vieux poètes, si c'étaient des hyporchèmes ou des péans. A ne considérer que les paroles, en effet, la différence devait être légère; car l'hyporchème, comme le péan, était un chant choral consacré d'abord soit à Apollon, soit à Ar- témis. Dans Texécutioa, au contraire, les différences étaient sans doute assez tranchées. La danse, accessoire dans le péan, était essentielle dans Thyporchème *. En outre, elle était plus grave dans le péan : celle de l'hypor- chème est rapprochée par Athénée de celle de la comédie : « Toutes deux, dit-il, sont enjouées '. » Il y avait pour- tant cette différence que la danse comique (le cordax) était souvent licencieuse, tandis que l'hyporchème, con- sacré primitivement à Apollon, n'admettait rien que de pur. Simonido parlait aussi quelque part de la « danse légère » de l'hyporchème *. Enfin et surtout, cette danse était ordinairement imitative. U Hymne à Apollon Délien présente une vive peinture des hyporchèmes de Délos où les jeunes filles, servantes du dieu, racontant sans doute et représentant les voyages de Léto, imitaient par la voix et par les gestes le langage et les habitudes des di- verses nations visitées par la déesse ^ Lucien, qui parle aussi des hyporchèmes de Délos, le fait en des termes un peu différents, mais fort précis : ce qui parait avoir constitué à ses yeux l'originalité des hyporclièmes qu'il a en vue, c'est que le chœur, au lieu d'exécuter tout en- tier les mêmes mouvements, détachait un petit nombre

1. De Mus., c. 9 (o Oi itatàv on oiaçopàv ïyz\. itpo; rot uicop*/r,(iaTa ÎTflXtoffCi* Y^Yp*ip£ T^tp ^*^ Tiaiâvac xal 'jTrop^crjjxaTa).

2. Athénée, XIV, p. 631, D. Le nom même d'%/)orcAèm^ en témoigne (to 'jitopxy,(xa = xb Oit' aùXb) xal xiOdtpa ô'p*/Tm.a).

3. /6iV/., p. 630, E (TcaiyvKuÔEt; eItIv àfiçàtepat).

4. Simonide, fragm. 31 (iXaçpbv opxT||j.a ito5ûv). Cf. fragm. 29 et 30.

5. Hymne à Apollon Dél., 160-164. Plutarque, Questions de table, IX, 15 (p. 748), mentionne Tf,v Sià t^ôv o-XTiii-aTcov xal ôià toiv ôvo(iâT(i>v {i.{pLy)<riv.

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