Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t2.djvu/287

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de danseurs particulièrement habiles, qui exécutaient seuls la partie principale de la danse ^ C’était, selon le mot de Bernhardy, une sorte de « ballet. » La célèbre pyrrhique^ danse militaire de Sparte, semble avoir été une variété de la danse hyporchestique ^.

Le rythme des hyporchèmes était toujours vif et entraînant : les crétiques et les ioniques y tenaient la première place, avec les dactyles à trois temps et les trochées ^. Comme le péan, l’hyporchème fut accompagné d’abord de la cithare, ensuite de la cithare et de la flûte ^; comme le péan aussi, la tradition le faisait venir de la Crète *, où il avait été inventé par les Curetés^ qui l’avaient dansé les premiers, disait-on» devant Zeus enfant «.

Ce genre d’ailleurs, comme le nome et le dithyrambe, subit plus tard de profondes modifications.

Thalétas (ou Thalès) était, suivant une tradition tout à fait autorisée, de Gortyne, en Crète ^ Sur la date où il vécut, les anciens n’étaient pas d’accord. Quelques-uns le faisaient vivre au temps de Lycurgue ’ ou même d’Homère^ Cela vient peut-être de ce qu’on lui attribuait

1. Lucien, De la danse, 16. La danso Cretoise du bouclier d’Achille, dans l'Iliade (XVIII, 590-606), présente ce caractère, et c’est évidemment un hyporchème. Cf. Athénée, IV, p. 181, B (V, 10, Meineke).

2. Schol. Pind., Pylh. II, 127 : ’II t/^ç «vjpptxT); op*/r,ffi;, irpo; r,v ta •!»irop/r,{iaT3t èYP«?^i^«^* ^^^ ^"^i selon ce scboliastc, attribuaient l’invention de la pyrrhique aux Cretois; les autres (parmi lesquels Aristote), à Achille lui-même, qui l’avait dansée devant le bûcher (mjpd) de Patrocle, d’où son nom ; d’autres encore (cf. Proclus, Chrestom,, p. 246, Westph.)’ à Pyrrhus, fils d’Achille.

3. Denys d’Halic, Sur Véloq. de Dém., c. 43.

4. Athénée. XIV, p. 631, D.

5. Simonide de Géos, fragm. 31 : Kprjra (jiiv xaXioifft Tp6icov.

6. Strabon, X, 480.

7. C’est ce que disait le poète Polymnestos, suivant Pausanlas, I, 14, 4. Suidas le fait naître en Crète aussi, mais à Elyros ou à Gnossos.

8. Diogène Laërce, I, 38.

9. Strabon, X, 482; cf. Aristote, Polit. II, 12 (p. 1274, A, 28, Bekk.).