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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t2.djvu/288

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276 GHAPITUE VI. — LYRISME CHORAL

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un certain nombre des plus vieux chants Iraditionnels de la Crète et de Sparte, et qu'on en reculait l'origine le plus loin possible. Glaucos, au contraire, le plaçait à la (in du VII® siècle*. Mais si cette date était exacte, l'autre tradition serait inexplicable^ et elle est d'ailleurs inconciliable avec Tensemble des faits connus. Il faut donc adopter une date intermédiaire et placer Tépoquo de Thalétas vers le début du vil® siècle, comme le fait l'auteur du De Mu- sica. C'est le temps où vient de se terminer la première guerre de Messénie; Sparte est la première puissance du Péloponnèse; elle attire à elle de plus en plus les musi- ciens-poètes qui peuvent donner du lustre à ses fêtes religieuses et civiques. Les Gymnopédies^ où la jeunesse lacédémonienne exécute des danses en chantant, se fon- dent avec éclat. L*Arcadie et l'Argolide, avec leurs 'A-o- Sei^si; et leurs 'EvSuadcTia, suivent l'exemple de Sparte '. C'est pour ces fêtes que Thalétas et ses disciples compo- sent leurs œuvres. Pralinas paraît avoir dit que Thalétas avait été appelé de Gortyne à Sparte sur Tordre d'un oracle, pour organiser des fêtes destinées à mettre fin à une peste *. On racontait quelque chose d'analogue au sujet de Terpandre, et ce récit, assez naturel en soi, n'a peut-être d'invraisemblable que sa banalité même.

Les poèmes composés par Thalétas étaient surtout des péans °. Mais il est aussi question de ses hyporchèmes *, et quelques-uns, comme nous le voyons dans le De Mu- sica, disputaient s'il fallait appeler ses œuvres des hypor- chèmes ou des péans ^ — On lui attribuait l'invention

1. Plut., De Mus., c. 10. Cf. Volkmann, sur ce passage, p. 92.

2. Cf. Flach, p. 2G6, n. 1.

3. Plut., De Mus., c. 9. Ce chapitre est notre principale source pour tous ces faits.

4. Plut., De Mus., c. 42.

5. Plut., De Mu^,, c. 9.

6. Schol. Pind., Pyth, II, 127.

7. Plut., ibid.

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