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ALGMAN 289

même qui parlait en son propre nom \ et tantôt les jeunes Glles qui étaient mises en scène ainsi qu'en une sorte de drame ^ Des deux façons, la sensibilité gracieuse du poète se manifestait. Jusque dans la vieillesse, il trouvait des images aimables pour traduire ce sentiment vague d'amour qui n'est plus qu'une sorte de galanterie poétique, mais sincère et sans fadeur. Il se rappelle la légende suivant laquelle les alcyons mftles ou n cé«  ryles », à la fîn de leur vie, sont portés à la surface des flots sur les ailes des alcyons :

Mes membres, dit il, refusent de me porter, ô jeunes filles, 6 douces chanteuses aux voix charmantes! Âhl si je pouvais être le céryle, qui, sur la fleur des vagues, vole sans crainte avec les alcyons, bel oiseau sombre de la mer printanière >!

Ce genre d'imagination riante est celui qu'Alcman porte en tous sujets. Il voit la nature entière, comme la femme, d*un regard facilement ému et qui saisit les harmonies douces plus volontiers que les contrastes violents \

Sa grâce d'ailleurs n'a pas de fausse délicatesse. Il était parfois d'une simplicité, d'une bonhomie qui ne reculait pas devant des détails qu'un autre aurait pu trouver un peu bas. Il disait quelque part du printemps que la verdure y est belle, mais qu'on n'y trouve pas sufQsamment à manger ^ Dans un autre passage, il ra- conte la simplicité populaire do ses goûts en fait de nourriture : il mange ce qui se présente, et, par exemple, c< de la purée ^ w Nous ignorons, à vrai dire, en quelle circonstance et dans quelle sorte de poème il s'exprimait

i. Fragm. 26, 33.

2. Fra{?m. 16, 66.

3. Fragm. 26 (... àXinûpçopoc erapo; opvt;).

4. Fragm. 60. Cf. plus bas.

5. Fragm. 76.

6. Fragm. 33.

Hitl. de U Liit. grecque. — T. If. 19

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