Aller au contenu

Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t2.djvu/332

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

330 CHAPITRE VI. — LYRISME CHORAL

Les Jeux pour Pélias (à ToccasTon de ses fanérailles) \ La Géryonéide, Cerbère^ KycnoSy Scylla, La Chasse au sanglier (il s'agit da sanglier de Calydon), VEuropie^ Èriphyle, Le Sac d'Ilion^ Hélène^ avec la célèbre PaUne- die, Les Retours, VOrestie *. On voit la diversité de ces sujets empruntés à toutes les parties du nnonde mythù que. On voit aussi que ce sont pour la plupart des sujets panhelléniques, c'est-à-dire déjà illustrés et répandus à travers le monde grec par les chants des poètes : tous on presque tous avaient été déjà racontés soit par Homère, soit par Hésiode ^ soit par les poètes cycliques * ; ce ne sont pas là des sujets étroitement locaux, étrangers à la grande tradition poétique de la Grèce, comme on en trou- vait si souvent chez Pindare, par exemple^ et sans doute aussi chez d'autres lyriques. La raison en est certaine- ment que Stésichore chantait en Sicile, dans des colonies sans passé, sans traditions lointaines, et par conséquent presque sans mythes \ Pindare lui-même, quand il célè- bre des Siciliens, ne trouve pas grand'chose à recueillir dans les légendes du pays : il se rabat sur celles de la Grèce propre. Stésichore fit de même. Cela ne veut pas dire d'ailleurs qu*il n'ait pas usé, dans le détail do ses

i. Poème attribué parfois à Ibycos, mais revendiqué pour Sté- sichore par Athéaée (IV, p. 172, E), qui s'appuie sur le témoignage décisif de Simonide (fragm. 53).

2. "^AÔXa èm IlîXtx, Frjpyovrjtc, Kép6epoc, Kuxvoc, SxuXXot, SvoOyjpai, Ëùp'jdTceia, 'EpifûXa, 'IXtou irép?'.;, *EXiva, IlaXivcoSta, N69T01, 'Opiv- TCia.

3. C'est pour cela qu'une tradition bizarre faisait de Stésichore le fils d'Hésiode.

4. Quelquefois même par des poètes lyriques; ainsi VOrestie, déjà traitée» dit-on, par un lyrique (d'ailleurs inconnu) du nom de Xan- thos (Athénée, XII, p. 512, F). — Pisandre de Rhodes semble avoir été une des sources où Stésichore avait trouvé quelques-unes des for- mes les plus nouvelles de ses récita. Cf. Strabon, XV, p. 688 (la peau de lion dliéraclès), Athénée, XI, p. 469, G (la coupe da soleil).

5. Du moins sans mythes héroïques. Nous verrons plus loin que Stésichore y trouva des mythes champêtres.

�� �