Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t2.djvu/38

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

20 CHAPITRE 1". — ORIGINES DU JiYRISME

jeu de ces instruments avec la voix soit d'un chanteur unique ((JiovwSta) soit d'un chœur i'XPfoi).

Si les instruments étaient simples, la musique propre- ment dite ne Telait pas moins.

D'abord Tharmonie est presque étrangère à la musi- que grecque. Il est clair que cette différence est capitale, et qu'une musique homophone présente un caractère absolument particulier.

Ce n'est pas que la connaissance ni même la pratique des accords manquât tout à fait aux Grecs. Mais rien de plus limité, rien de plus élémentaire que leur harmo- nie *. Elle se réduisait à très peu de chose dans l'accom- pagnement et presque à rien dans le chant lui-même. Le seul accord que les Grecs paraissent avoir admis dans le chant des chœurs est celui qu'ils appelaient an- tiphonie, c'est-à-dire l'accord d'octave. Des voix d'hom- mes et des voix de femmes ou d'enfants, associées dans un même chœur, produisaient cette antiphonie, qui leur paraissait le plus beau de tous les accords.

Cette simplicité se retrouvait aussi dans la mélodie, bien qu'avec plus do finesse et plus de nuances. L'auteur du De musica signale dans les vieilles mélodies l'emploi d'un très petit nombre de cordes, ce qui veut dire que les notes extrêmes entre lesquelles ces airs étaient compris se trouvaient peu éloignées les unes des autres. Il en résultait, dit-il, une simplicité très majestueuse ^. On trouve une foule de jugements analogues dans Platon et dans Aristote. Ces mélodies si simples ravissaient les

��1. Sur toutes ces questions, voy. principalement Wostphal, I, p.704 et suiv.: et Gevacrt, I, p. 35G et suiv. — Cf. aussi Christ, Metrik, p. 614 et suiv. — Notons tout de suite qu'en grec le mot àpfjLovîx s'appliqun pro|»reni<'nl à un»; suite de noies, c'est-à-diro à en que nous appelons mélodie: cl que l'harmonie au sons moderne du m ni s'appelle selon les cas aufx^wvîa ou àvitçwvla. Cf. Aristote, Probl. XVIll, 39.

2. De Mus. c. xii, 113.5 D.

�� �