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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t2.djvu/39

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MUSIQUE GUKCQUK 27

Grocs. Ces airs avaient pour eux non seulement un charme très vif, mais encore un<> grande variété il'effrts et une puissante action sur les âmes. H est sans cosse question chez les moralistes et les philosophes de la beauté calme du mode dorien, de la douceur du mode lydien, de l'énergie fière du mode éolicn, des accents pathétiques du mode phrygien; ils parlent aussi de la fermeté du genre diatonique, dos nuances du genre chromatique, des délicatesses plus exquises encore du genre enharmonique *. — Mais qu'appelait-on genres et modea?

Les Grecs avaient distingué de très bonne iieure Tin- tervalle de quarte. C'est cet intervalle qui servit do prin- cipe à rétablissement du télracorde. Entre les deux cor- des extrêmes de cet instrument, séparées Tune de l'autre par un intervalle de quarte, ils intercalèrent d'abord, dit-on, une corde, puis deux. Mais tandis que Tintcrvalle des deux cordes extrêmes était constant, la position des cordes intermédiaires fut variable, et par conséquent aussi la grandeur des intervalles secondaires entre les- quels se divisa l'intervalle de quarte. Ces variations des intervalles secondaires formèrent les modes et les genres.

Ce qui constitue le genre, c'est l'étendue de ces inter- valles inégaux; ce qui constitue le mode, c'est l'ordre dans lequel ils sont disposés.

Les Grecs distinguaient trois genres : le diatonique, le chromatique et l'enharmonique. Dans le genre diatoni- que, les trois intervalles étaient formés par deux tons et un demi-ton; dans le genre chromatique, il y avait deux demi tons et un intervalle d'un ton et demi; dans Ten- harmonique enfin, deux quarts de ton ot une tierce -,

��1. Textes dans Westphal, t. I, p. 271-287.

2. Nous n'avons pas à parler ici do la qm-slioii si ohscun^ dos

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