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IDÉES RELIGIEUSES ET MORALES 381

do sa pcniséc, mille erreurs sont suspendues ^ » Puis, heureux ou malheureux, tous finissent par mourir : le t( flot d'Adès » arrive enfin 2, et frappe le riche comme le pauvre \ On pourrait multiplier indéfiniment ce genre de citations. La vni® Pythique, en particulier, est tout entière, selon la forte expression d'un scholiaste, comme c( une lamentation sur la vie humaine ». Qu'on ne 8*y trompe pas cependant : Pindare est, malgré tout, le chan- tre de la vie heureuse. Les biens qu'il célèbre n'ont rien de raffiné : c'est la jeunesse, qu'escortent la beauté et Tamour ; c'est la richesse, la puissance, la gloire. Il forme son idéal des brillants spectacles que la réalité lui offre : c'est à Olympîe, a Delphes, à Némée qu'il en trouve les éléments, dans « l'armée » glorieuse des robustes athlètes et des riches possesseurs de chars rapides. Ajou- tons qu'à la fois par l'effet des circonstances et par la tendance propre de sa nature, c'est surtout le côté vi- goureux et grand de ces choses qu'il célèbre : la jeunesse robuste et « bouillonnante^ » ; la beauté, signe de la force et du courage ^ même chez des femmes comme la nymphe Cyrène ou l'héroïne Hippodamie; l'amour chaste et noble ^ ; la richesse bien employée; la puissance royale juste, douce, clémente ^ ; la gloire enfin, « Tai- mable gloire », gagnée par le courage et par la vertu, et qui remplit toutes ses odes.

La mort même n'est pas sans espérance. Outre que la gloire en adoucit la rigueur, la destinée de l'homme ne finit pas au bord du tombeau. Dans la 11® Olympique, Pin-

i. Ohjmp, VII, 43.

2. Ném. VII, 45.

3. Ifnd., 27.

4. Pi/lh. IV, 318.

5. Ném, III, 31.

6. Pyth. IX (Apollon et Cyrène). Son propre amour pour Théoxôno de Ténédos s*cxprime avec ardeur à la fois et réserve (fragm. 100).

7. Odes à Hiéron« à Arcésilas.

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