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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t2.djvu/395

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IDÉES RELIGIEUSES ET MORALES 383

A cette doctrine, nous reconnaissons le descendant des Egides. La nature propre de chacun de nous, telle que Ta faite notre naissance, est appelée par Pindare ç^j^ : il en parle sans cesse. Ni le lion ni le renard ne peuvent changer leur naturel^ L'homme demeure durant sa vie tel que Ta fait sa naissance ; — sa naissance, ou plutôt sa race, car la nature de chaque individu a ses racines dans le passé. Les vertus et les vices se transmettent par une Gliation obscure, mais certaine. Les générations sont solidaires les unes des autres. La vertu du vainqueur qu'il célèbre est celle même du sang qui coule dans ses veines. La destinée héréditaire, le génie de la race et de la famille apparaissent chez Pindare en maint passage^. Race et naissance, d'ailleurs, ne sont au fond que des mots par lesquels nous exprimons la manière dont s'exerce sur l'humanité la puissance divine. En réalité, la cause de tout, c'est la divinité. L'industrie humaine n'achève rien sans les Grâces ^ c'est-à-dire sans l'aide des dieux. Les vertus les plus belles sont celles que les dieux ont plantées de leurs propres mains dans les âmes humaines, celles dont ils ont jeté les fondements*. Les grandes vertus viennent de Zeus ^ Les amis des dieux sont heureux ; leur bonheur (e'jSaijxovta, ejTu^ia) est stable. Quant à ceux que les dieux n'aiment pas, leur succès (eù-payta) a beau faire un instant illusion, il est éphémère.

On conçoit qu'une morale de cette sorte ne se laisse pas discuter : elle s'impose. Pindare loue quelque part Diagoras de suivre dans sa conduite les enseignements

��1. Olymp, X (XI), 19.

2. Zcû; (ou îatVwv) "jfevIÔXioç, àpetà.auiiçuTo; àvBpûv, etc.

3. Olymp, XIV, 7.

4. 0E^6{j.aToi àpeTftK.

5. hthm, III, 6.

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