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384 CHAPITRE VII. — PINDARE

des anciens, la sagesse des siècles passés ^ Il gardo lui- même, suivant une autre de ses expressions, la parole des anciens ^ Dans la vi® Pythiquo, ce sonlles préceptes du Centaure qu'il répète. 11 est le disciple et rinterprèto des générations antérieures ; il ne converse pas, comme Simonide, avec une Gne dialectique : il proclame des lois éternelles et rend des oracles.

Quels oracles et quelles lois? — S'il s'agit de la cité, son idéal est fait de bon ordre et de discipline : les vieil- les lois doriennes d'Égimios, une juste royauté, une aris- tocratie prudente, la divine eunomie assurée par le gou- vernement des sages, voilà cequ^il demande avant tout'. — Dans la vie privée, lionorcr les dieux, respecter ses parents, voilà les deux premières prescriptions do la mo- rale*. 11 faut ensuite être juste envers les hommes; mieux encore, il faut être doux envers eux, prompt à leur par- donner, ennemi de la flatterie, ami de la vérité. Il a, sur Tliéron, dos paroles d'un charme pénétrant :

Les grains de sable délient nos calculs; mais les joies que cet homme a procurées aux autres, qui pourrait les compter*?

II recommande à Arcésîlas de gouverner avec douceur et de pardonner à Démophile :

Il faut toucher d'une main légère à la plaie d'une blessure; il est aisé même aux hommes sans mérite d'ébranler une cité; la relever, au contraire, est une tâche difficile, si un dieu ne dirige ceux qui commandent 6.

Voici encore, sur l'amitié, des paroles exquises :

1. Olymp. VII, 168.

2. AVm. III, 91.

3. Olymp. XIII, 6 ; Pyth. I, 118; II, 157 et suiv.

4. Pyth, VI, 23 et suiv.

5. Olymp. Il, 179.

6. Pyth. IV, 481.

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