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RELATIONS AVEC LES PERSONNES 389

manqua pas. Un moraliste accommodant, un homme du monde élégant et souple, comme Simonide, un habile ar* rangeur do phrases et de mélodies, comme Bacchylide, étaient-ils, plus que lui peut-être, disposés à dépasser parfois la mesure de la louange obligée ? S*il fallait en croire les scholiastes^Pindare les aurait lui-même accusés de flatterie à plusieurs reprises^ sans les nommer. Il est permis de révoquer en doute la réalité du fait, au moins en ce qui concerne Simonide : celui qui réconciliait les deux tyrans de Syracuse et d'Agrigente prêts à en venir aux mains n'était pas un flatteur sans dignité. Mais ce qu'on peut admettre, c*est que Pindare, avec son goût inné pour la règle, pour Tordre, pour la morale impérative, tournait plus volontiers ses éloges mêmes au conseil et à l'exhortation.

��III

��Il y a chez Pindare, comme chez tous les artistes de premier ordre, une harmonie admirable entre les diffé- rentes parties de son génie. Le talent de l'expression ré- pond tout à fait chez lui à la physionomie morale. Il a le style de ses idées; nul doute qu'il n'en eût aussi les rythmes et la musique.

§ 1. Le talent du l'écrivain.

Le style de Pindare était quelque peu différent selon qu'on Tétudiait dans un genre lyrique ou dans un autre. Dcnys d'Halicarnasse signale la douceur particulière de ses parthénées ^ Quand Horace loue l'habileté de Pin- dare à créer des mots nouveaux, c'est surtout à ses di-

i. Denys d'Halicamasse, Eloquence de DémosUi., e. 39.

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