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RYTHMES ET MÈTRES 29

être la plus grave do Tun des trois modes nouveaux. Do telle sorte que chaque octave comprenait deux modes complémentaires Tun do l'aulrc, pour ainsi dire : un mode ancien et un mode nouveau. Par exemple, dans le tétracorde dorien primitif, la note la plus aiguë (dont les Grecs faisaient la tonique) était le /a; ce la forma la note la plus grave de l'un des nouveaux modes, le mode éollen, qui s'appelait aussi, pour cette raison, hypodo- rien *. Le modo phrygien fut complété d'une manière aaaloguo par le mode hypophrygion ou ionien, et le mode lydien par Thypolydien '.

Ce qui associe ensemble dans le lyrisme la poésie, la musique, et parfois la danse, ce qui est Tamo pour ainsi dire de ce corps formé d'une triple matière, c'est lo rythme. Qu'est-ce donc que le rythme, et à quelles lois était-il soumis dans le lyrisme grec?

Les Grecs déCnissaient lo rythme une suite régulière de temps ^ Les temps du rythme, rigoureusement mesu- rés, se distinguaient les uns des autres, pour les Grecs comme pour nous, par des oppositions, par l'intensité plus ou moins grande des mouvements ou des sons qui correspondaient à chacun d'eux : c'étaient comme des al- ternatives de lumière et d'ombre. Le temps /or^ s'appelait

1. Nous dirions plutôt hyperdorien, mais nous devons nous rap- peler que les Grecs appelaient hautes les notes que nous considérons comme basses, et réciproquement. Les modes étant entre eux dans le rapport que nous venons d'indiquer, on comprend pourquoi Platon n'appelle jamais le mode éolien que dorien {Hep., m, p. 399 A; Lâchés, p. 188 D; etc.)i et pourquoi Pindare appelle lyre dorienne la lyre sur laquelle il chante dans le mode éolien (Olymp. i, 18 et 105). Cf. Aristote» Polit., vin, 7, où la même confusion est faite.

2. Voy. Gevaôrt, t. I, p. 150 et suiv. — Aristote {Polit., iv, 3), cite et parait approuver Topinion de certains musiciens qui n'ad- mettaient que deux modes fondamentaux, le dorien et le phr>'gien.

3. Xp6vti)v TK^i; àçwpKTjiévr, (Aristox., Fr. Hhylhm., p. 272, éd. Mo- relli). — Le mot fu6|i6ç (do fiw), exprime proprement le courant régulier, l'écoulement des temps successifs. — Sur les rythmes grecs, ▼oy. (jevaërt, t. II, l'« partie.

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