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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t2.djvu/42

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80 CHAPITRE ir — ORIGINES DU LYRISME

en grec Osgi; et le temps faible ap^i; *, parce que le pied du musicien batlaul la mesure s'abaissait sur l'un et s'é- levait sur l'autre %

La mesure du rythme se marquait ordinairement avec force. Il y avait à cet égard une différence assez notable entre les habitudes des Grecs et les nôtres. Ce qu'on ap- pelle aujourd'hui mélodie contintie était tout à fait étran- ger à leurs habitudes. Il y a de nos jours des œuvres mu- sicales très savantes et très belles dans lesquelles le rythme n'est guère, pour ainsi dire, qu'un cadre abstrait où le génie du musicien répand librement des mélodies souples et ondoyantes. La Grèce antique n'avait que des rythmes nets et bien marqués, des rythmes de danse> comme on dit maintenant. Non seulement la mesure se marquait avec netteté, mais encore le pied du musi- cien était parfois armé d'un brodequin de bois destiné à frapper le sol avec bruit sur chaque temps fort. Une suite alternante de temps forts et de temps faibles formait le rythme.

Chacune de ces oppositions forme comme un couple indissoluble qui est la véritable unité, la véritable m^^</r^ du rythme. Ce couple, fait d un temps fort et d'un temps faible, s'appelle un pied. Tous les pieds d'un même rythme sont égaux entre eux.

• On distinguait plusieurs sortes de pieds rythmiques, et par conséquent plusieurs sortes de rythmes. Les dif-

1. Les métricioDS latins, et à leur exemple la plupart des moder- nes, intervertissent le sons des deux mots avsis et ihesis. Je les prends, ainsi que Ta faitWostphal, dans leur antique acception grec- que. — Aristoxèno, au lieu du mot Oé(Tt;, emploie pâo-i;, ô xaro) *xf>6vo;, et il appelle quelquefois ràpdi;, par une locution analogue, ô àvw -/P'Svo;.

2. C'est ce que les Latins app( laient scawicre. Quant au rythme, ils l'appellent ordinairement numerits (nombre). C'est le rythme, en effet, qui rend sensible dans la durée le nombre et la mesure, d'où résulte la beauté. Aristotc déjà disait avec précision (Hhét.t III, 8, 3) : ToO «T/r,{xaTo; tr,; /é^a); àpiO(io; pvÔ(io; àattv...

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