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COMPOSITION 423

dithyrambe de Pindarc contient un admirable tableau du printemps, pendant lequel se célébrait cette fête de Dio«  nysos K Dans un autre, c'est la fôte de Cybèle, avec l'é- clat retentissant des cymbales et des castagnettes, avec la lueur brillante des torches de cire blonde, que le poète met sous nos yeux\ Dans tous ces chants, l'éloge du dieu, avec les récits qui s'y rattachent, forme le fond du ta- bleau. Les prières proprement dites, l'éloge de la cité, les descriptions de la fête, en sont comme le cadre et la bordure brillante, qui rehausse l'image principale.

Pour ce qui est de l'art de composer, on ne peut guère douter que, dans un hymne ou un dithyrambe comme dans une ode triomphale, Pindarc n*aimât à enfermer le récit mythique entre deux morceaux plus directement rattachés à la réalité, une description par exemple et une prière ; que le mouvement de l'ensemble, triade par triade, large et facile, ne fût très analogue à ce qu'il peut être dans une Olympique ou une Pythique ; que l'u- nité du poème, dans la diversité des détails, ne résultât d'une harmonie supérieure delà pensée ou du sentiment; en un mot que ce qui est vrai de l'épinicie ne le soit également, sauf les différences nécessaires, des autres poèmes dont il ne nous reste que des fragments. Cela ne saurait être démontré, mais on peut dire que cela est certain.

��Cet art pindarique, où la grandeur et l'éclat s'associent avec toutes les délicatesses, est le terme le plus haut où la poésie lyrique grecque se soit élevée : deux siècles de

��1. Fragm. 33.

2. Fragm. 57.

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