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442 CHAPITRE VIII. — ORACLES ET MYSTÈRES

à Démêler ^ Pour TOrphisme, si Ton a parfois cru en re- trouver des traces, comme nous l'avons dit plus haut, dans la poésie de Terpandre, la chose est au moins dou- teuse. Il n*y a, en somme, ni témoignages sûrs ni indi- ces solides qui permettent de Gxer la date à laquelle remontent ces institutions. On s'explique très bien qu'un vieux culte détrôné par une religion nouvelle se réfugie dans le secret ; mais un culte nouveau^ introduit à une date récente, peut aussi s'adresser d'abord à un petit groupe d*initiés. Il en est de même des cérémonies qui ont pour objet d'honorer une divinité soit domesti- que, soit strictement locale. D'autres fois, enGn, s'il s'agit par exemple d'une divinité tellurique, on conçoit que sa qualité même semble appeler de préférence des hom- mages mystérieux. Entre ces diverses sortes d'explica- tions, il n'est pas toujours facile do faire un choix. Peu importe d'ailleurs : quelle que soit la date où les mys- tères aient commencé d'exister, il est certain que c'est au Yi^ siècle qu'ils arrivent à jeter tout leur éclat, et que, tenant désormais une grande place dans la vie mo- rale de la nation, ils entrent aussi alors dans la vie lit- téraire.

Ce développement des mystères au vi® siècle s'explique aisément. On peut d'abord alléguer l'influence orientale, qui introduit précisément vers cette date, ou peu aupa- ravant, un large courant de mysticisme dans le monde grec avec les cultes de Gybèle et d'Adonis. Mais le pro- grès naturel des choses, en dehors même de toute in- fluence extérieure, allait au même but. La religion publi- que dos cités, dont les rites immuables étaient contem- porains des âges reculés, ne pouvait répondre à tous les besoins religieux d'une époque plus récente et plus cul- tivée. Sur deux points, en particulier, elle était tout à

J. V. 364-370

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