Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t2.djvu/485

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résolu d’une manière ou d’une autre tel problème secondaire qui n’a par lui-même que peu d’intérêt. Pour ce qui est de la chronologie, il faut aussi s’en tenir aux grandes lignes. Dans cette mesure, il est possible d’arriver à des conclusions solides. La meilleure chance, on le conçoit, c’est quand les philosophes eux-mêmes ont fait allusion h quelqu’un de leurs prédécesseurs; la suite, alors, s’établit avec netteté. Quoi qu’il en soit, jetons d’abord un coup d’œil sur l’ensemble de cette histoire pour en démêler les caractères essentiels et les directions principales ’.

Bien que « philosophe » soit un mot grec, ce n’est pas ainsi qu’on désigna d’abord ceux qui créèrent ce que nous nommons philosophie. Le terme ordinairement.usité était celui de « savant » ou de « sage, » copo;, mot vague, qui a changé plusieurs fois de sens à mesure que changeait en Grèce la notion même de la supériorité intellectuelle. C’est Pythagore, dit-on, qui, jugeant ce mot de « savant » trop ambitieux, inventa celui d’ « ami de la science, » (piW^ocpo; : Dieu seul, disait-il, était vraiment sage et sa-

1. Principaux ouvrages à consulter sur l’histoire des systèmes et leur chronologie :

Zeller, Philosophie der Grîechen, Leipzig;, 1839-1868. Une traduction française de cet ouvrage monumental a été entreprise par M. Boutroux ; il en a paru trois volumes jusqu’ici ; les deux premiers contiennent l’histoire de la philosophie avant Socrate.

Schwegler, Gesch. der griech. Philosophie» 3^ édition, Fribourg, 18S3; résumé fort clair et fort commode.

I*. Tannery, Pout* f histoire de la science hellène, de Thalès à Empédocle, Paris, 1887; excellent livre pour l’étude de la chronologie des premiers philosophes et de leurs connaissances scientifiques proprement dites.

Windelband, Gesch. der Allen Philos., Nordlingen, 1889, dans la collection des Manuels d’Iwan Millier.

Ajoutons les importants Prolégomènes d’Hermann Diels, en tête de son édition dos Doxographi grxci (Berlin, 1879), et la thèse de M. J. Soury, Théories naturalistes du monde et de la vie dans l'antiquitéy Paris, 1881. Ces indications suffisent pour les lecteurs qui ne sont pas philosophes de profession. Ceux-ci trouveront dans Sclnvegler, p. 8-9, une bibliographie plus complcle.