Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t2.djvu/526

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de soixante«cinq ans. Comme Socrate était né en 469, le voyage dont parle Platon ne peut guère se placer que vers 450. Parménide serait donc né vers 515. Bien que Platon soit en général un guide peu sûr en ces matières de chronologie, il n*y a peut-être pas de raison décisive de rejeter ici son témoignage; car la date de Diogène (fondée sur la détermination de ràxjAT)) n^est visiblement qu’une approximation conjecturale, et Platon d’ailleurs a plusieurs fois rappelé le fait de cette rencontre entre Parménide et Socrate. S*il en est ainsi, Parménide ne put connaître Xénophane que pendant peu d’années, même en admettant que Xénophane fût né vers 580. La tradition, cependant, le mettait en relations personnelles avec celui-ci et faisait de lui son disciple ^ ; mais on sait que les traditions de ce genre sont toujours assez fragiles. On disait aussi qu’il avait ou pour amis et pour maîtres deux Pythagoriciens, Aminias et Diochætès, dont l’influence sur son esprit passait pour considérable ^. — Il était d’une famille riche et illustre, et l’on raconte qu’il donna des lois aux Éléates ^ Avec le voyage à Athènes (si le récit de Platon est exact), c’est à peu près tout ce qu’on sait de la biographie de Parménide. On ignore à quelle date il mourut.

Xénophane, en proclamant l’existence du Tout unique, immuable, immobile, avait admis les manifestations particulières et changeantes de l’éternelle substance ; il n’ôtait pas à celles-ci toute réalité ; il no les retranchait pas absolument du domaine de la connaissance; il paraît seulement avoir cru qu’il était plus facile d’arriver à savoir la vérité sur l'Être unique et parfait que sur la mobilité des phénomènes. Le système de Parménide est une éla-

!. Aristote, Métaph, I, 5, p. 986, B, 22. Cf. Diogène Laërce, IX, 21. Aristote dit seulement : toutou li^trai jiaOïiTTic.

2. Diogène Laërce, ibid.

3. Diogène Laërce, IX, 23.