Aller au contenu

Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t2.djvu/527

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

PARMÉNIDE 515

boration rigoureuse de la doctrine du Tout immuable. Il pousse à bout les principes de Xénophane; il leur fait produire toutes leurs conséquences. Il distingue radica- lement deux ordres de faits et deux ordres de connais- sances : d*unc part ce qu'il appelle TÊtre, seul réol, seul objet de science véritable ; de l'autre les apparences sen- sibles, dénuées de réalité substantielle, en dehors par conséquent de toute vérité, de toute science proprement dite, et simple objet d'opinion K

De là le plan du poème de Parménide (car Parménide, à l'exemple de Xénophane, écrit en vers) : d'abord un prologue (xpoo{{i.iov), introduction mythique et brillante à l'exposé des doctrines ; ensuite deux parties : Tune rela- tive à la vérité [ri icpo; aXrjOeiav), l'autre relative à l'opi- nion (ri Twpo; SoÇav) ; la première, purement déductive et rationnelle, vraie géométrie de l'Être ; la seconde, hypo- thétique et descriptive. — L'Être n'a ni commencement ni (in; il est unique et immuable^, indivisible, partout égal h lui-même ^ , mais non point infini ^ : sa forme est celle d'une sphère^ C'est la raison (Aoyo;) qui proclame souverainement ces vérités^; car, avec une rigueur in- faillible, elle analyse l'idée même de l'Être, et elle déduit de cette idée les qualités qui le constituent. — Quant aux apparences sensibles, on ne peut former à leur sujet que des conjectures. Il y a pourtant des conjectures plus ou moins vraisemblables. Parménide expose à son tour un système du monde. Dans quelle mesure les idées d'Anaxi- mandre, ou celles de Pythagore, ou celles de Xénophane y sont-elles mélangées? Quelle part de nouveauté s'y

i. On voit où Platon a puisé sa distinction fondamentale entre la science et l'opinion,

2. V, 59-60 (Mullach).

3. V. 78.

4. V. 88.

5. V. 103.

6. V. 56.

�� �