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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t2.djvu/54

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42 CHAPITRE !•'. — ORIGINES DU LYRISME

elle est instinctive et vole de bouche en bouche ; ou, si elle s'écrit, c'est dans les siècles de curiosité érudile, par les soins des raffinés, qui vont la recueillant çà et là sur les lèvres du peuple. Le lyrisme grec primitif ne fut sans doute jamais recueilli. Au contraire, les poètes lyriques savants laissèrent des odes que l'antiquité put lire et dont les débris nous sont parvenus.

��IV

��Bien que toules les variétés du lyrisme primitif et spontané ne soient pas représentées dans le lyrisme nouveau et littéraire, comme plus d'une forme autre- fois simple s*est dédoublée et que d'autres sont nées par surcroît, le nombre total des genres lyriques reste con- sidérable, et, devant tous ces noms, l'esprit éprouve d'abord quelque confusion ^ Sans entrer à ce sujet dans de longs détails, voici quelques faits certains et quelques indications nécessaires.

Les dillérences de rythme et de mètre, ou celles qui se rapportent à l'exécution musicale, par un soliste ou par un chœur, ont assurément leur importance et ne doi- vent pas être négligées. Mais elles sont secondaires, en définitive, et ne peuvent servir qu'à établir des subdivi- sions. Elles ne sont qu'un efl'et, et naissent de la nature essentielle de l'inspiration, c'est-à-dire du fond même des choses. C'est ce fond qu'il s'agit d'examiner pour établir une classification satisfaisante.

Les divers genres lyriques correspondent à des em- plois, à des besoins différents. Il y a d'abord une divi- sion à établir entre ceux où domine une inspiration

��1. Passage classique sur les divisions du lyrisme: Proclus, Chrestih îfialh., 8 (dans Photius, Biblioth., p. 319). Cf. PoUux, IV, 53.

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