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LES DIVERS GENRES LYRIQUES 43

surtout personnelle, où le poète se met franchement en scène, où il dit ses sentiments, ses passions, ses idées mêmes en tant qu'elles sont bien h lui, et les genres où le poète n'est que l'interprète de tous, le porte-paroles d'une foul(3 derrière laquelle il s'efface plus ou moins discrètement.

Dans le premier groupe, celui de la poésie personnelle, des différences capitales de rythme et do mètre établis- sent une distinction bien nette entre Télégie, ordinaire- ment grave et parfois sentencieuse, la poésie iambique, satirique et agressive, et l'ode lesbienne ou ionienne, qui chante la passion et le plaisir ^

Dans le second groupe, celui de la poésie épidictique ou d'apparat (pour prendre un terme emprunté à la rhé- torique grecque), des différences analogues de fond et de forme établissent des subdivisions entre les genres. — II y a d'abord ceux qui se rattachent au culte public: les uns monodiques, comme le nome; les autres exécutés toujours ou le plus souvent par des chœurs, comme le pcan, au rythme noble et grave; leprosodion, qui accompa- gne la marche d'une procession; le parthénée, variété du prosodion ; Xhyporchème^ au rythme vif et à la danse expressive; le dithyrambe^ au chœur circulaire et tumul- tueux. Tous ces chants, essentiellement consacrés aux dieux, s'appellent d'un nom générique des hymnes. Mais plus tard l'hymne change d'emploi et en vient à célé- brer aussi de simples héros, puis des hommes. — De là de nouveaux genres, dont le plus célèbre est Vépinicie

1. Avfic la plupart des modernes, je rattache à la poésie lyrique TÉlégic et l'ïambe, qui, pendant longtemps, ne s'en distinguèrent pas essentiellement. Mais il convient d'ajouter que les Grecs réser- vaient le nom de poésie lyrique ({léXo;, {isXtxr, 7roiT,<ii;) à la chanson d'une part et de l'autre à la grande poésie monodique et chorale, c'est-à-dire à des formes de poésie plus complètement et plus riche- ment musicales. L'Élégie et l'ïambe (surtout le trimétre iambique), étaient d'une structure trop simple, pour admettre une mélodie variée.

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