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44 CHAPITRE 1". — ORIGINES DU LYRISME

(sTTivîxiov a<7[i.a), c'cst-à-dirc le chant de victoire en Tlion- neur des vainqncurs aux jenx publics; d'autres n'ont guère de nom qui leur soit tout à fait particulier et sont habituellement désignés par le nom générique iVe?icO' mîo)i^ qui s'applique proprement, selon Tétymologic, h toutes les sortes d'hymnes destinés à étrcî chantés après un festin, dans le comas iïxinçi fête solennelle, ordinaire- ment en riionneur du riche personnage, roi, prince ou noble, qui donne la fête. Il y eut des oicomia pour des occasions 1res variées : jours de naissance, deuils, ma- riages; ce furent des formes nouvelles et savantes de l'ancien Ihrèiie, de l'ancien hyménée, d'origine populaire et déstructure plus simple. Peu à peu, par une extension naturelle du sens primitif, le nom à'enconiiou on vint à désigner tous les chants consacrés à la vie humaine, quelle qu'en fût l'occasion, et le mot iVIn/mnc revint alors à son sens primitif : il désigna de préférence les chants en Thonneur d(»s dieux ^ Mais celle acception techm'que et limitée est de date assez récente. Dans Tan- liquilé classique, les épinicies de Pindare, ses chanis de deuil et ses enconiia de toute sorte s'appelh'Ul des In/mufn. On voit assez, par C(ît aperçu même, qu'il ne faut pas j>rendrc toutes ces «listinctions trop à la lettre, ni croire qu'entre chaque subdivision (surtout dans la poésie cpi- dictique) il y eût comme une barrière infranchissable. Le mouvement de la pensée et la vie même de l'art ont sans cesse modifié ces divers genres, rapprochant ceux qui étaient séparés et séparant ceux (|ui élaient voisins. Même les différences fondées sur l'exéculion, monodiijue ou chorale, ne sont pas stables. (Vest ainsi que le nome a fini par devenir, au v*" siècle, une manière de drame; que le péan, suivant Proclus, a (|uel(|uefois été chanté [)ar une seule voix, non par un clueur; (|ue le chant de

1. Proclus (ap. Phnt.), Chreslum. 13.

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