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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t2.djvu/602

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590 CHAPITRE X. — HÉRODOTE

lions que la science moderne déchiffre. Il y avait même, pour la Perse, des « Livres royaux* » qui offraient un résumé des actes ofGciels et où Ctésias, moins d'un demi- siècle plus tard, a quelquefois cherché dos informations. Mais Hérodote n'a pu se servir d'aucune de ces sources de renseignements : il n'avait nul accès direct aux livres officiels des rois de Perse; il ne pouvait ni lire ni com- prendre les inscriptions, pas plus celles de TÉgypte que celles de TAsie. 11 n'avait qu'une ressource : inter- roger les gens du pays, de préférence les plus savants ou ceux qui passaient pour tels (ol 'hrft.âraxt\)f en par- ticulier les prêtres, gardiens des vieilles traditions et des vieux souvenirs, puis les drogmans et les cicéro- nes qui montraient et expliquaient les ^monuiAents du pays (car il y avait déjà des touristes grecs qui cou- raient le monde, sans compter les marchands, les pèle- rins, les aventuriers de toute espèce^). — Pour l'histoire ancienne de la Grèce, il y avait les écrits des poètes et des logo^raphes, témoins utiles des faits contemporains, narrateurs fort suspects des événements antérieurs; il y avait surtout encore les sanctuaires, avec leurs riches tré- sors d'offrandes (àvaOr)[jLaTa),de monuments, d'inscriptions de toute sorte, archives pittoresques, d'autant plus faci- les à consulter que la tradition des vieilles histoires s'y conservait dans la mémoire des prêtres et des sacris- tains, toujours prêts à expliquer les monuments dont ils avaient la garde. — Pour l'histoire toute récente des guerres médiquos, outre une foule de souvenirs conser- vés aussi dans les temples, il y avait les archives des villes, les textes de lois et de décrets, les monuments commémoratifs; il y avait surtout la tradition orale, en- core toute vivante, et qui ne demandait qu'à s'épancher

1. Les Siçôépat oafftXixal dont parle Ctésias.

2. Hérodote, II, 439 (... ol (lèv, (S>; elxb;, xaT* i|iTCOp^v« o\ tk orpocTeu-

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