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ÉTYMOLOGIE DU MOT 87

Mais UQO diii'érence cssenliclle d'exécution len sépare : elle était accompagnée du jeu de la flûte. Elle n*a pu se développer qu'après les progrès de la flûte phrygienne en lonie, et peut-être après la première apparition du nome aulédique^

Les anciens ont beaucoup cherché l'étymologie du mot eXeyo; sans la trouver. Enfermés qu'ils étaient dans la connaissance de leur propre langue, ils ne pouvaient ré- soudre ce problème. Une conjecture, qui n'a pas été sans séduire même quelques modernes ^, faisait venir ce mot d'un prétendu refrain, e Xeye, qui aurait été une sorte de gémissement usité dans les lamentations funèbres ^ Cette hypothèse s'explique, sans se justifier, par l'emploi de l'élégie primitive dans les chants de deuil. Mais il est beaucoup plus probable qu'il faut chercher Torigine du mot dans la langue de l'un des peuples asiatiques qui ont donné à la Grèce l'usage même de la flûte élégiaque et cette forme particulière du thrène. On incline aujour- d'hui à rattacher le grec eXcp; à la même racine que les mots arméniens elégn^ êlegneay^ qui signifient « roseau », « flûte de roseau », et l'on considère comme très proba- ble que la forme IXeyo; n'a été d'abord que la transcrip- tion plus ou moins exacte d'un mot phrygien signifiant « flûte » ou « air de flûte », peut-être « chant de deuil

origine carminis elegiact^ 1816 ; J. Ciesar, De carminis grxcor. eUgiaci origine et nolione, Marbourg, 1837; Osann, Zur griech. Elégie, Darm- stadt, 1835 ; Welcker, Der Elegos, dans ses Kleine Schri/ten, t. I, p. 56-11 (1844).

1. Clouas est antérieur à Archiloque, selon Plut., de Mus, 5. C'est peut-être l'existence antérieure du nome élégiaque dans le Pélopon- nèse qui fait que l'élégie, à la différence de Tiambe, s'y est si vite transportée et acclimatée.

2. Welcker, Kleine Schriften, I, 61. Il comparait la formation des mots lù>6ax)rQc, î4Xe|ioç, afXtvoc, etc.

3. Etym. Magn. ; Suidas; Scbol. Aristoph., Oiseaux^ 217. —On trouve l'exclamation ï ï rapprochée déjà du mot ^eyoç dans Euripide, Iphig. Taur. 147, d'après les mss. Mais les éditeurs écrivent alat.

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