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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t3.djvu/123

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LES PARTIES DU DRAME 111

taine ampleur. Au temps d'Eschyle, la parodos était en- core quelquefois fort étendue; telle est celle des Sup- pliantes ou celle de VAgamemnon, Chez Sophocle, elle se réduit en général à deux couples antistrophiques, suivis ou non d'une épode. A côté de ce type, diverses formes accessoires apparaissent dès le temps d'Eschyle et se mul- tiplient bientôt après. Au lieu d'une parodos proprement dite, nous voyons dans le Prométhée enchaîné un dia- logue lyrique entre Prométhée et les Océanides. Il en est encore ainsi dans V Electre de Sophocle, dans son Œdipe à Colone^ dans ses Trachiniennes. Euripide à son tour use du même procédé dans Hélène^ dans Electre, dans les Hé- raclides^ dans Ion, dans Me'dée, dans Oreste, dans les Troyennes; on le trouve aussi dans Rhésos\ La parodos d'Hécube, qui est un dialogue anapestique, reste isolée pour nous, comme un type absolument exceptionnel. Quelquefois, mais rarement, les choreutes, dans ce chant d'entrée, conversent, non plus avec un des acteurs, mais entre eux. L'ardente parodos des Euménides nous offre le modèle de cette manière, qu'on retrouve dans VAlceste d'Euripide et ailleurs. Mais en général il semble bien que les icflcpoSoi étaient chantées par le chœur tout entier, ou par des groupes importants du chœur qui se répon- daient.

Le mot (JTà(ji(jt4>v signifie proprement chant en place,

l'orchestre et y rentrait ensuite, il y avait une seconde parodos qu'on appelait épiparodos. Il en est ainsi dans VAjax de Sophocle. C'est là un cas tout exceptionnel.

1. M. Westphal (ouvr. cité, p. 61) refuse le nom de uapoSot aux chants d'entrée, lorsqu*ils sont débités par un ou plusieurs choreu- tes successivement, comme par exemple dans Œdipe à Colone» v. 117; il Tattribue au contraire à ceux qui sont débités par des demi- chœurs, par exemple Euménides, v. 143. Cette distinction est, je crois, arbitraire. L'essence de la 7rapo6oç, c'est d'accompagner Ventrée du chœur, comme l'étymologie l'indique. Le nom s'applique à un en- semble (XéÇtç ôXïi), dont les parties peuvent être diverses et dont la forme a pu varier.

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