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ATHÈNES APRÈS LES GUERKES MÉDIQUES 9

v"" siècle, la forme de son gouvernement fut une démo- cratie tempérée. Le peuple était le maître. Une grande liberté d'agir et de parler mettait tout le monde à Taise et provoquait les esprits. Mais une bonne part des vieilles habitudes morales persistait encore. Les hommes supé- rieurs étaient estimés et respectés *. On voyait Périclès se maintenir au pouvoir par Tascendant de son génie pendant trente ans. Le sens héréditaire delà modération, rintellîgence saine et pratique prédominaient encore sur la mobilité. Cette démocratie en somme faisait preuve de suite dans les idées, de hardiesse réfléchie, d'énergie dans l'action ^. Elle avait en propre une sorte de con- fiance joyeuse et invincible ^. Non seulement elle autori- sait la discussion, mais elle Taimait *, Les débats publics formaient une école sérieuse de politique, de morale, d'histoire, où tous pouvaient s'instruire. La réflexion et la dialectique s'y exerçaient sans cesse, très u^lilement. Dans la vie privée, l'ancienne simplicité se maintenait encore, malgré les progrès rapides du bien-être. L'édu- cation restait grave et sévère. Les principes do la morale héréditaire ne furent mis en question que par un petit groupe d'hommes, au temps de la guerre du Péloponnèse. Jusque-là, il n'est pas douteux qu'ils ne soient restés fermes dans la conscience publique.

Pour toutes ces raisons, le demi-siècle qui s'étend des guerres médiques à la guerre du Péloponnèse fut vrai- ment à Athènes un moment unique. L'esprit de tradition s'y associait à l'esprit de nouveauté de la façon la plus heureuse. Toute la littérature du temps en témoigne.

1. Thucydide, II, 37 : Katà 8à ttjv i^toxnv, w; sxao-to; sv tw e06oxi{ieï, ovx àTcb (Jiépoyç to uXIov è; Ta xoivà ^ an àptxr^i itpOTi{j.aTat

2. Thucydide, I, 2 : Kal sTcivorio-at ô^t; "^olï ènizeXidoii ïpyt^ ô av Yvt5(T'.v.

3. Ibid, : Kal uapà Suvapiiv ToXpLTjxal xa\ Tcapà yv£o(nr^v xiv8vv6v>Ta\ xap 6itl Tot; Seivoï; eùéX7ct6e;.

4. Thucydide, II, 40,

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