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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t3.djvu/377

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AGATHON 365

après, il fut appelé par le roi de Macédoine Archélaos et se rendit à la cour de Polla, Quand Aristophane fit jouer les Grenouilles, en 405, Agathon avait déjà quitté Athènes depuis quelque temps. Il dut mourir à Pella peu avant la dernière année du siècle, en pleine maturité par conséquent. De ses tragédies, sept ou huit titres seulement nous sont connus : Achille^ Aérope, Alcméon, Anthos ou Antheus, Thyeste^ la Destruction d'Ilios, les Mysiens^ Té- lèphe : il n'est pas bien sûr que plusieurs de ces titres ne soient pas applicables à la même pièce.

Le peu que nous savons de ces diverses tragédies nous permet seulement d'entrevoir en quoi Agathon s'écarta des usages reçus. Sa Destruction d'Ilios, d'après le té- moignage d'Aristote, était une sorte d'épopée dramatique, où il avait réuni tous les événements principaux de la guerre de Troie \ Par suite, chaque événement en parti- culier ne pouvait être qu'effleuré : il n'y avait plus ni situations fortes, ni développements do sentiments. Cette faute de structure, dît Aristote, fut la seule cause de son échec; ce qui laisse supposer qu'à son avis la pièce avait d'ailleurs des qualités remarquables. Autant que nous pouvons en juger, ce singulier essai était une sorte de retour aux procédés de composition de la tragédie primi- tive. Comme il arrive souvent, les novateurs retour- naient vers le passé. Bien différente fut la tentative du même poète qui donna naissance à la pièce intitulée An- thos ou Antheus. Les uns ont traduit ce mot par la Fleur ^ les autres, avec plus de vraisemblance, l'ont considéré comme un nom propre. Aristote nous apprend que tout y était purement fictif, les personnages et le sujet ^. Voilà donc un poète qui, pour la première fois, se mettait en

i . Aristote, Poétique, c. 18 : "Ocrot uépcriv *IX(ou SXtjv èiroîrjcrav xa\ jj.^ xatà [xépoç... ^ éxTiîuToycnv y; xaxco; «YwviÇovTat * èirel xal 'AycxÔwv èÇé-

2. Aristote, Poétique, c. 9.

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