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434 CHAPITRE X. — ORIGINES DE LA COMÉDIE

gédie, tout nous porte à croire que les grands exemples qu'elle donnait alors ne furent pas étrangers à l'heureuse tentative des deux poètes siciliens.

Il est bien probable qu'avant eux la comédie populaire, sous sa forme naïve et spontanée, s'occupait plus de réalité contemporaine que de mythologie. Toutefois les dieux et les héros n'étaient pas complètement à l'abri des moqueries qui s'adressaient surtout aux hommes. Le chant phallique mettait en scène Bacchus et son cortège. On y pouvait parler de ses aventures et de mille autres choses. Donc à côté des sujets empruntés à la vie com- mune, on en connaissait déjà d'autres, qui étaient mytho- logiques. Quand Épicharme essaya de transformer ces réjouissances bruyantes en représentations dignes d'un vrai théâtre, ces deux sortes de sujets s'ofifrirent à lui. Il ne dédaigna ni les uns ni les autres. D'après les titres de ses pièces, on peut rapporter au premier groupe le Paysan^ les RapineSy le Second^ V Espérance ou la Ri- chesse, les Théores^ Logos et Loginna^ la Mégarierme^ le Raffiné (IleptaXXoç), les Pe?*ses^ Pithon, les Marmites; au second, c'est-à-dire au groupe mythologique, Alcyon, Amycos, les Bacchantes, Busiris, la Terre et la Mer^ les Dionysos^ les Noces d'Hébé, Héraclès inse?isé^ le Cyclope, Héphestos ou le Banquet, Ulysse transfuge, Pyrrha ou Prométhée, les Sirènes j Sciron^ le Sphinx, les Troyens^ Philoctète, Chiron ^ La simple comparaison de ces deux listes semble dénoter une préférence du poète pour les sujets du second groupe; c'étaient cependant, selon toute apparence, ceux qui tenaient le moins de place dans les divertissements populaires d'où sortit la co- médie. Cela doit nous confirmer dans l'opinion que la

1. Nous connaissons par leur titre 29 pièces d'Epicharme, celles qui viennent d'être cnumérées. On lui en attribuait 40, mais 4 pas- saient pour non authentiques (Bibl. Didot, SchoL grasc, in Aristoph*, Proleg. III).

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