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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t3.djvu/483

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PRÉDÉCESSEURS D'ARISTOPHANE 471

était traité avec une verve dont nous pouvons encore juger par quelques vers qui subsistent. Allégoriques ou réels, tous les personnages étaient également vivants et passionnés.

A côté de cette comédie militante, on en voit apparaître une autre chez Cratinos. Elle est représentée principa- lement par les Ulysses^ parodie de VOdyssée, C'était une pièce sans chants du chœur, sans parabase; en outre, on ne s'y moquait de personne ; l'auteur se contentait d'y parodier Homère, qui n'avait rien à craindre *. On a supposé, avec beaucoup de vraisemblance, qu'un si grand changement dans les habitudes de la comédie ancienne ne s'expliquait pas par un simple caprice. Nous avons dit qu'en 440 une loi restreignit les libertés de la comé- die, et que ce régime de compression dura quatre ans. Cette loi fut sans doute la raison impérieuse qui décida Cratinos à changer de manière pendant quelque temps ^.

Sauf cette exception, plus curieuse en somme qu'im- portante, le caractère propre de la comédie, telle qu'il l'avait faite, c'était la satire des choses du jour. Chez lui, cette satire s'attaquait aux personnes en les nom- mant ou en les désignant clairement; mais cela n'était pas indispensable ; et un autre poète de ce temps, Cratès, comprit que la comédie pouvait garder sa valeur morale sans dégénérer en une sorte de pamphlet.

« Craies, dit Aristote, fut le premier à Athènes qui rompit avec le genre iambique et mit sur la scène des

tution de M. Denis dans son Histoire de la comédie grerque, Lucien a imité la Bouteille de Cratinos dans sa. Double accusation.

1. Didot, Schol. graec, in Arist., Proleg. I (Platonios) : 01 'OSuo-aetc Kpattvou xal uXeiora tûv TraXatûv SpapLaxtov oute yoptxà oute Tcapaëàasi; ï-/ovTa. Il s'agit de pièces de la comédie moyenne, dont il rapproche les Ulysses, Un peu plus loin dans le même morceau : O^. yoOv '05u(j- (TsT; KpaTivou oOSsvô; èTT'.TÎjjiTjo-iv e'/o'jdi, Stao-upjjibv 6a t/,; 'OSudiela; toO

  • OjnQpoy.

2. Meineke, I, 43 : Bergk, Commentai, in reliq. com, att., 142.

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