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FORME DES REPRÉSENTATIONS 475

les mêmes. On jouait la comédie dans les dèmes aux Dionysies rurales ; ou la jouait en ville aux Lénéennes et aux grandes Dionysies. Le concours des Lénéennes semble avoir été le plus brillant au v® siècle, c'est-à- dire au temps de la comédie ancienne. Nous avons vu que la tragédie, pour une cause ou pour une autre, avait délaissé cette fête pendant une partie au moins do ce siècle ; elle appartenait donc en propre à la comédie. Aux grandes Dionysies au contraire les deux genres paraissent avoir été constamment associés. Nous nous sommes expliqués déjà au sujet de Tordonnance probable du spectacle K — Ce qui a été dit de la chorégie et du rôle des magistrats à propos de la tragédie s'applique aussi à la comédie. Les concurrents admis à faire jouer leurs pièces étaient de part et d'autre en même nombre. Seulement chacun d'entre eux, quand il s'agissait de co- médies, n'apportait qu'une seule pièce. Il n'y a rien de spécial à signaler en ce qui concerne le salaire des poètes, le choix des juges et la façon dont ils rendaient leur sen- tence.

Naturellement aussi, le lieu de la représentation étant le même, ni la disposition de la scène ni l'arrangement du spectacle ne devaient différer très sensiblement. Tou- tefois, comme la comédie ancienne, par sa nature même, semble exiger souvent une mise en scène toute féerique, il est bon de dire que la plupart de ces choses merveil- leuses ne se passaient probablement que dans Timagina- tion des spectateurs^. Le poète n'avait souci ni du temps ni de l'espace, et l'absurdité même de certaines données dramatiques devenait souvent pour le public un amusement

��1. Voir plus haut, p. 60.

2. A. Mûller (otiv. cité) me paraît prendre beaucoup trop à la lettre des indications qui sont souvent de pure fantaisie. Il est toujours bien hasardeux de restituer le décor d'après le texte d*un poète dra- matique, surtout quand ce poète est Aristophane.

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