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FORME DES REPRÉSENTATIONS 481

chez Eupolisen dèmes, etc. Nous sommes peu renseignés sur le détail de ces affublements ; mais ce serait se tromper à coup sûr que de croire que les costumiers athéniens se soient proposé dans ces imitations grotesques le plus d'exactitude possible. Les Nuées d'Aristophane étaient reconnaissables bien moins à leurs longues robes ba- riolées * qu'à leurs paroles et à leurs chants. Ses Guêpes n'avaient d'autre insigne que la finesse de leur taille et la longueur de l'aiguillon qu'elles traînaient derrière elles ^ En général, il s'agissait surtout de frapper tout d'abord les regards par quelque emblème amusant : c'était la simplicité même qui faisait le mérite de ces in- ventions saugrenues. D'ailleurs il importait de ne pas alourdir le chœur qui avait besoin d'être libre de ses mouvements pour les folles danses qu'il exécutait. La partie essentielle de son costume était un vêtement collant en cuir ou en étoffe (ccdjxaTiov), serré par une ceinture à laquelle s'adaptait souvent le phallus. Par dessus cette sorte de maillot, les choreutes portaient, selon les néces- sités de leur rôle, ou les pièces ordinaires du costume athénien, tunique d'homme ou de femme, manteaux de diverses coupes, ou des ornements de fantaisie, plumes, ailes, écharpes flottantes. S'ils étaient amenés à se débar- rasser de cela en tout ou en partie, ils se montraient au public avec le maillot décoré de bandes de couleurs vives ^ Comme les acteurs, les choreutes de la comédie étaient masqués. Il va de soi que leurs masques prê- taient à rire; mais, à vrai dire, nous n'en savons rien de très précis; comme détail caractéristique, un scoliaste nous apprend seulement que les Nuées d'Aristophane por-

��1. Schol. Aristoph. Nuées, 289.

2. Guêpes, 405, 1072-1075 et la scolie.

3. Les choreutes ôtaient régulièrement le manteau (îpLanov) au mo- ment de la parabase ; Aristoph. Acharniens, 607, etc. Voir plus loin.

Hist. delà Litt. grecque. — T. III. 31

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