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483 CHAPITRE XI. — COMÉDIE ANCIENNE

taient do grands nez*. Au chœur étaient attachés, comme pour la tragédie, un ou plusieurs joueurs de flûte, qui souvent revêtaient le même costume *.

Le nombre des acteurs de la comédie semble avoir été longtemps illimité ^ Lorsque le genre comique ne con- sistait encore, comme nous Tavons vu, qu'en une sorte de satire bouffonne, et que d'ailleurs l'État ne s'en mêlait pas, chaque poète devait organiser son personnel selon le sujet et selon ses ressources : il y avait donc tantôt plus d'acteurs et tantôt moins ; c'est pour cela sans doute que, au témoignage d'Aristote, on ne pouvait dire qui en avait fixé le nombre *. Quand TÉtat institua les concours et qu'il établit officiellement la chorégie comique, il dut imposer un réglementa cet égard, et il le fit sans doute en tenant compte des usages reçus, mais surtout en assimi- lant la comédie à la tragédie. Celle-ci était alors en possession de trois acteurs ; on en donna le même nom- bre au nouveau genre dramatique. Cratinos, par ses succès, montra quel parti on pouvait tirer de ces res- sources qui nous semblent si exiguës, et il passa dans la suite pour avoir introduit ce qu'il avait simplement subi et sanctionné. C'est là du moins ce qui semble probable. Et s*il en est ainsi, nous devons admettre que la comédie ancienne se contenta, comme la tragédie contemporaine, de trois acteurs en titre \ Toutefois les pièces d'Aristo- phane que nous possédons ne se prêtent à cette opinion

1. Schol. Aristoph, Nuées, 343: EîdeXyjXuôadi yàp ot toO x^P^y ^tpo- GtùTzeXoL 7reptxet(jLevoi [xeyaXac 'é^ovxa pîvaç xa\ àXXwç fzkoXix xa\ à<r^{tova.

2. Aristophane, Oiseaux, 273, 277, 280, 288.

3. Didoi^Schol. gr, in Aristoph. Proleg. V: Ta upiffWTra eldTJfov àTax- Ttoç... è7riy£v6{j.£voç 6è 6 Kpatïvoç xaTlo-Trjde {làv Tcpûxov rà èv xvj xcopKoSIa TtpodtùTra {JLÉXP' '^pi^V' (Tuo'TriO'a; tyjv àxaÇtav.

4. Poétique^ c. 5 : Tt; 6e TcpiirwTra àTiéScoxev... r^ tcXt^ôy) 6iioxpiT<3v... YjYvdYjTai.

5. Lucien, sur la Calomnie, 6. M. Zielinski (ouv. cité, p. 122) n'ap- plique ce passage qu'à la partie de la comédie ancienne qu'il appelle Và^Lùv (voir plus loin) ; rien n'autorise, je crois, cette restriction.

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