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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t3.djvu/495

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t'ÔRME DES REPRÉSENTATIONS 4S3

qu'à la condition d'y faire la part d'un certain nombre de rôles supplémentaires peu étendus et peu importants*: ces rôles devaient être confiés soit à des choreutes de bonne volonté, soit à des acteurs payés par le chorège ou par le poète lui-même ^,

La comédie ancienne, en raison de son caractère de bouffonnerie outrée et fantastique, exigeait de la part des acteurs des aptitudes toutes spéciales. Aussi le person- nel qu'elle employait était-il absolument distinct de ce- lui de la tragédie ^ Indépendamment des qualités spé- ciales de la voix, qui constituent partout ce qu'on peut appeler l'accent comique, il est aisé de deviner, d'a- près maint passage d'Aristophane, quelle exubérance de gestes plaisants, d'attitudes effarées ou saugrenues, quelle variété de gambades et souvent de contorsions étranges le public athénien attendait de tous ces person- nages grotesques. II leur fallait contrefaire les gens con- nus, imiter parfois les animaux, mêler la fantaisie la plus extravagante au réalisme le plus saisissant, mar- quer rapidement une ressemblance et aussitôt enlever une charge à outrance, se montrer à la fois bouffons, acrobates, danseurs et chanteurs, et en même temps faire preuve d'intelligence satirique. Cela supposait en somme, avec des aptitudes de pitre, un véritable instinct artisti- que, et il n'y a pas lieu d*être surpris que quelques-uns do ces acteurs aient été aussi de remarquables poètes. A côté d'Apollodore, qui fut protagoniste d'Aristophane dans la Paix ^, et d*Hermon, qui semble avoir joué des pièces d'Eupolis ^ nous devons rappeler les noms déjà

��1. Bergk, Griech. Literat. III, p. 85.

2. Béer, Zahl der Schanspieler bei Aristophanes, Leipzig, 1844.

3. Platon, République j III, 395, A: *AXX* o08é toi OTroxpttal xtopio)- &0Ï; TE xal TpaYwSoïç ol aOtoi.

4. Premier argument de la Paix,

5. Schol. Aristoph. Nuées, 542.

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