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48i CHAPITRE XI. — COMÉDIE ANCIENNE

cilésplus hautdcCratès et do PhérécratèSy qui appartien- nent à riiisloire littéraire.

Naturellement le costume des acteurs comiques com- portait une variété et une bizarrerie en rapport avec celle des situations représentées K Comme pour le chœur, le vêtement collant, avec ses bigarrures de toute sorte, en était la pièce principale ^ Au moyen de coussins dissimu- lés sous ce maillot, on façonnait à volonté des abdomens proéminents, des croupes rebondies, des bosses invrai- semblables. Ainsi qu'on l'a remarqué^ ces couleurs crues et criardes, ces étoffes rayées appartenaient au culte dio- nysiaque autant qu'à la comédie. Les vêtements de des- sus, tuniques diverses et manteaux, rappelaient davan- tage la réalité ; ils marquaient plus ou moins, d'après les conventions de la mode, le rang et la fagon de vivre des |)ersonnages, mais toujours avec cette part de fan- taisie qui était une des nécessités du genre. Lorsque La- machos, dans les Achaniiens, paraissait en scène, prêt à faire campagne, équipé en taxiarque, il est clair, d'après la scène, que son costume était bien celui d*UD chef mi- litaire atiiénien, mais que certaines parties en étaient mo- difiées librement pour le rendre ridicule. L'énormité du panache, la monstruosité de la gorgone qui se dressait sur le cimier du casque, sans doute aussi la longueur de la lance et la concavité de la cuirasse de guerre, aussi ventrue que la marmite de Dlcéopolis, voilà ce qui exci- tait le rire du peuple. Ajoutons que pour certains rôles de fantaisie pure, le poète ne pouvait manquer de créer à son gré les accoutrements de ses acteurs, en collabo- ration sans doute avec le costumier. Nos féeries moder- nes sont assez propres à nous donner l'idée de ce genre d'inventions.

1. A. Mùller, ouv. cité, p. 245 et suiv.

2. Voir particulièrement à ce sujet les représentations figurées dans Wieseler, DenkmQler des Bilhnenwesens, pi. III et IX.

3. A. Millier, ouv. cité, p. 248.

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