Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t3.djvu/507

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

SA STRUCTURE 495

mouvement était accompagné par un chant très court, le xoii.[i.àTtov. A ce chant succédait une sorte de discours du coryphée, débité sans doute avec accompagnement de la flûte ; c'était ce qu'on appelait les Anapestes^ en raison du rythme ordinairement employé ; ce discours se terminait par la longue phrase ([i!.3cxp6v), récitée tout d'une haleine; on l'avait surnommée plaisamment IV- touffement (:i:vîyo;). En général, dans les anapestes, le coryphée parlait au public du poète et de ses rivaux. Ces trois morceaux constituaient ensemble un groupe qui formait la première partie de la parabase. — La seconde partie était composée de quatre morceaux symétriques qui se correspondaient deux à deux : une strophe lyrique (coSy)), puis un couplet de seize tétramètres trochaïques * déclamés sans doute au son de la flûte, ïépirrhéme (iTTipjÎYijxa) ; auxquels répondaient dans le même ordre une antistrophe (àvrcoSy)) et un antépirrhème (àvTeTrtpj5Y){i.a). Ces quatre morceaux n'avaient pas de destination bien constante : cependant, d'une manière générale, il est vrai de dire, que, dans la strophe et Tanlistrophe, on invoquait les dieux, tandis que, dans Tépirrhème et Tantépirrhème, on se moquait des gens. — C'est là le type de la parabase complète, telle que nous la trouvons dans les Acharniens (V. 626-718), les Chevaliers {v. 498-610), les Nuées {v, 510- 626), les Guêpes (v. 1009-1121), les Oiseaux (v. 676- 800), c'est-à-dire dans les pièces les plus anciennes d'A- ristophane : on est en droit de penser sans doute que c'est là la forme qui était en usage au temps de la jeu-

1 . Exceptionnellement ces tétramètres peuvent être péoniques. Le nombre de seize est normal. On en trouve « quelquefois vingt, rare- ment huit, toujours un multiple de quatre » (Weil, art. cité, p. 534). M. Christ (A/e/WÂ:, p. 666) en a induit que ces morceaux étaient débi- tés par les quatre rangs du chœur successivement ou par leurs chefs. M. Weil fait remarquer justement (pass. cité) que la poésie grecque affectionnait les couplets tétrastiques. Il n'y a donc rien à conclure de la forme de ceux-ci.

�� �