Aller au contenu

Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t3.djvu/518

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

506 CHAPITRE XI. — COMÉDIE ANCIENNE

loppemcnt dramatique au point de vue de la démonstra- tion à faire ; mais elles sont loin d'enfermer en elles toute cette démonstration ; celle-ci se fait par l'action plus en- core que par les discours, et le combat des adversaires, sous ses diverses formes, occupe souvent la plus grande partie de la pièce.

Fable et démonstration, intimement unies ou plutôt identifiées Tune à l'autre, progressent naturellement en- semble et en général Tune par l'autre. Il sufBt d'indi- quer ici ce fait essentiel, sur lequel Tart d'Aristophane nous fournira plus loin les éclaircissements nécessaires. Signalons toutefois dès à présent une chose qui eu est le résultat naturel : c'est que souvent, dans la comédie ancienne, les combinaisons dramatiques proprement dites se produisent plutôt au début de la pièce, parce que c'est là que le poète prépare ses moyens de démonstra- tion, en organisant sa fable; tandis que, dans la seconde moitié, les scènes ou même les épisodes se succèdent par simple juxtaposition rapide. Le vrai dénouement, celui qui résout les difficultés, a lieu parfois au milieu delà comédie : par exemple quand Dicéopolis a conclu la paix et désarmé les Acharnions, ou quand Philocléon, con- vaincu par son fils, a renoncé à se rendre au tribunal et a décidé les héliastes à y renoncer également. Au delà, c'est la démonstration qui, en se poursuivant sous forme dramatique, soutient la pièce et la fait marcher ; c'est d'elle aussi par suite que naît le dénouement définilif< Ciilui-ci consiste ordinairement en une scène joyeuse, oùla vérité démontrée éclate par les faits avec une exagération bouffonne. C'est Vexodos, qui se termine elle-même par des danses folles et des chants accompagnant la sortie du chœur ^

Ces caractères généraux de l'action comique laissent

1. De là sans doute la définition trop étroite de l'anonyme damil* notice citée: "E^oSoç èort xb stiI réXei XsYipievov roy ^opoO.

�� �