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SA VIE ET SON ŒUVRE 517

11 naquit vers 445 * ; son père Philippe et sa mère Zé- nodora étaient athéniens et de condition libre 2. Il ap- partenait au dème Cydathénéen, de la tribu Pandionis. Ses parents furent au nombre des clérouques qui s'éta- blirent à Égine vers 430 ^ : ils avaient donc, au moins là, un petit domaine qu'ils exploitaient. La précocité in- tellectuelle du jeune Aristophane fut remarquable. Quelle qu'ait été son éducation, quelques influences qu'il ait subies, il révéla son génie presque au sortir de lenfance par sa pièce dDs Convives d'Héraclès (AatTaXyiç), qui ob- tint le second rang au concours de 427. Un an après, aux grandes Dionysies de 426, il fit représenter les Ba- byloniens, Dans cette comédie, il attaquait violemment la politique du jour et ses chefs, en particulier Cléon; celui-ci chercha à se venger : il traduisit devant le sénat Callistratos, sous le nom duquel la pièce avait été repré- sentée ; en même temps, il dénonçait Aristophane comme ayant usurpé les droits de citoyen ^. Le poète se tira heureusement d'affaire et ne fut ni intimidé ni découragé. En 423, il donna, aux Lénéennes, ses Acharniens, où il se moquait de ceux qui voulaient la guerre à outrance ; la gaieté de ses inventions lui valut d'être victorieux de ses rivaux, Cratinos etEupolis '\

d'Aristophane lui-même et de ses contemporains ; sauf quelques dé- tails, elles ne nous apprennent à peu près rien que nous ne puissions trouver nous-mêmes dans les pièces subsistantes, surtout dans les discours anapestiques des parabases.

1. Date approximative; elle se déduit de ce que, en 427, quand Aristophane fit représenter sa première pièce, il était encore presque adolescent (d^eSov {jisipaxîdxoç wv, Schol. Grenouilles, 502) ; ses pre- miers succès (de 427 à 425) appartiennent à sa jeunesse (èv via xofjLiSr) T^ :?)Xixia riùSoxijjLYio-ev èv xwjjiwôtatç, Proleg. Didot XV).

2. Ses adversaires ont insinué le contraire et ses ennemis ont cherché à le prouver, sans y parvenir.

3. Acharniens, 653-655 et la scolie.

4. Biographies. Sur la discussion de ces faits, lire Denis, La Comé- die grecque, t. I, p. 312.

5. Argument de la pièce.

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