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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t3.djvu/530

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518 CHAPITRE XII. — ARISTOPHANE

Jusqu*alors Aristophane s'était dissimulié derrière ses amis Philonidès et Callistratos, tous deux acteurs et poè- tes : c*étaient eux qui se. présentaioot devant l'archonte comme auteurs de ses pièces, eux qui en acceptaient of- ficiellement la responsabilité K À vrai dire, cette fiction ne trompait personne; dans Athènes, tout se savait, même ce qu'on voulait cacher ; or le véritable auteur d'une pièce couronnée avait grand intérêt à ne pas se laisser ignorer. En ne donnant pas son nom tout d*abord, Aristophane respectait sans doute un usage; on aurait su mauvais gré à un éphèbe de morigéner la cité; et Tar- chonte, loin d'accepter sa pièce, aurait renvoyé Tauteur en Tadmonestant ^. Quand le succès, plus encore que l'âge, eût fait de lui un homme, il se découvrit ^ En 424, aux Lénéennes, il fit représenter les Chevaliers^ la plus hardie de ses pièces, satire fougueuse de Cléon : il fut en- core vainqueur ; Cratinos eut le second rang, Aristomène le troisième ^.

La supériorité du jeune poète était établie '. Toutefois, aux grandes ûionysies de 423, il fut malheureux avec les Nuées ^ où il attaquait les sophistes et Téducatioa nou- velle. Cratinos reprit le premier rang, Amipsias eut le second ; Aristophane ne vint que le troisième •• Cet échec le surprit, car il croyait sa pièce excellente ^. Vaincu, il ne cessa pas de le croire ; il la retoucha à loisir en vue

��1. Chevaliers^ 514 ; Nuées, 6^0; Guêpes, 1018. Cf. Prolégfom. Didot, III et XI.

2. Denis, Com. grecque^ I, p. 296, note 1.

3. On ne saurait affirmer toutefois que, même à partir de ee lemps^ il ait toujours demandé le chœur sous son nom. Denis, ouv. cité, I, p. 313, note.

4. Argument de la pièce.

5. Prolégom. Didot, III : Maxpw Xo^ttoraTo; 'ÂOTjvalwv xa\ c^çvla w«v- Taç ÛTCspacptov.

0. Argument V de la pièce (Didot). 7. Nuées, 517 et suiv.

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