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568 CHAPITRE XII. — ARISTOPHANE

pris les moins avouables, c'est son chez-lui, c'est la vie ;] relativement facile et calme, dont il ne veut voir que IfiS -] plaisirs :

(c Quel bonheur, quel bonheur d*ôtre enfin débarrassé du ; i casque et du fromage et des ognons ! Non, je n'aime pas da j| tout les combats. Ce qui me plaît, c'est le coin du feu où Pon boit avec des amis; il fait bon brûler le bois sec qui a été scié pendant l'été, griller des pois chiches, faire rôtir les glandB, et folâtrer avec la servante thrace, pendant que ma femme est au bain.

» Connaissez-vous un meilleur moment que le temps qui suit les semailles ? La bonne divinité nous donne alors de petites pluies. Et le voisin de nous dire : Ah ça, Komarchidès, qu'allons-nous faire maintenant? Mon avis serait de boire d'autant, puisque le dieu fait nos affaires. — Allons, femme, fais-nous cuire trois mesures de haricots, en y mêlant de la farine de froment et donne-nous des figues. Que Syra rappelle Manés du champ. Il n'y a pas moyen de travailler à la vigne aujourd'hui ni de bêcher la terre, car tout est détrempé. — Qu'on aille aussi chez moi chercher la caille et les deux pin- sons; il doit y avoir à la maison du lait nouveau et quatre liè- vres, à moins que le chat n'en ait dérobé sa part hier au soir : j'ai entendu en dedans du bruit et un étrange tapage. S'il en reste, esclave, qu'on en apporte trois pour nous, et qu'on en donne un à mon père. Demande aussi à Eschinadès des fruits de myrte et qu'on aille en même temps chez Gharinadès, — c'est le même chemin, — afin qu'il vieime boire avec nous, pendant que le dieu fait si bien les choses et arrose nos labours fort à propos.

» Lorsque la cigale chante sa jolie chanson, j'aime à m'en aller regarder mes vignes de Lemnos, pour voir si elles mû- rissent : c'est le plant le plus précoce ; j'ai plaisir à voir le grain se gonfler; puis, quand il est bien mûr, j'y mets la dent et je le mange ; et je m'écrie : « Oh 1 la bonne saison I » Alors, je broie un peu de thym et j'en fais un mélange. Et voilà comment j'engraisse à la chaleur de l'été, bien plus qu'en re- gardant ce commandant haï des dieux avec ses trois plumets et sa tunique rouge-sang * ! »

1. Paixt 1127 et suiv.

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