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586 CHAPITRE XIII. — LA COMÉDIE AU IV* SIÈCLE

marche régulièrement vers sa fin. Une fois que la raison est devenue maîtresse (l*un genre, rien ne saurait l'em- pêcher de le façonner tout entier à sa ressemblance.

Ce sont là les causes réelles qui ont transformé la co- médie. La suppression du chœur comique fut le signe extérieur de cette transformation. Il y a encore un chœur dans le second Ploutos d'Aristophane, joué en 388; mais ce chœur ne débite point de parabase ni de chants d'en- semble. Peu de temps après, la chorégîe comique dut être entièrement supprimée *.

��II

��Représentons-nous la comédie ainsi dépouillée. Que va-t-elle faire pour suppléer à ce qu'elle vient de perdre et pour s'adapter aux circonstances nouvelles qu'elle est contrainte de subir?

Tout d'abord, elle abandonne bon nombre des sujets qui lui étaient familiers, en général tous ceux qui se rap- portaient à la politique. Déjà, nous l'avons vu, elle ten- dait à s'en détacher ; à présent, elle les laisse de côté complètement. En fait de satire des contemporains, elle se contentera désormais d'épigrammes, dont elle criblera volontiers les philosophes, les maîtres de rhétorique, même les personnages politiques ; mais elle ne portera

1. Nous avons vu plus haut que, d'après le scoliaste des Grenouil- les (v. 404), Kinésias supprima les chorégies peu après la représen- tation de cette pièce; le même scoliaste ajoute que le poète Strattis, dans son Kinésias, l'appela pour cette raison « le meurtrier des chœurs » (/opoxTÔvoç). Il y eut donc un décret rendu sur la proposition de Ki- nésias pour supprimer les chorégies comiques. Mais, si ce décret fut rendu peu après 405, il a dû. être rapporté avant la représentation du second Ploutos^ en 388, et sans doute renouvelé ensuite ; à moins que peu après ne doive être entendu ici d'un espace de vingt ans eoTiron.-

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