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48 CHAPITRE II. — ORIGINES DE LA TRAGÉDIE

raît pour nous au moment où Eschyle entre dans tout l'éclat de sa renommée.

Neuf seulement de ses pièces nous sont connues de nom : les Egyptiens^ Alceste^ Antée ou les Ly biens, les Danaïdes, la Prise de Milet, les Femmes de Fleuron, Tan- tale, TroUos, les Phéniciennes ^ La somme des fragments, en y joignant ceux qui proviennent d'autres tragédies inconnues, est minime. Toutefois quelques-uns d'entre eux nous permettent de deviner, d'après la grâce et la variété des mètres employés, le talent lyrique de Phryni- chos ^.

Lui seul, dans cette génération antérieure à la gloire, est resté longtemps glorieux. Au siècle suivant, quand la tragédie et la comédie sont en pleine floraison, son nom demeure populaire. Il vit, associé à des chants que tout le monde connaît et répète. Aristophane y fait mainte allusion ^ Qu'étaient ces chants? Des mélodies détachées des drames pour lesquels le poète les avait composées.

1. Suidas, ^piSvr/oç. Le texte de rénumération de Suidas n'est pas accepté par tout le monde; voir E. von Leutsch, Philologus, t. XIV (1859). — Nous laissons de côté à dessein la question de savoir si quelques-unes de ces pièces, les Egyptiens et les Danàides par exemple, étaient groupées en trilogies. En l'absence de tout fragment de valeur et de témoignages, il ne peut y avoir là-dessus que des discussions de pure fantaisie.

2. Voyez particulièrement, dans Nauck, les fragments 8, 10, 11, 14. — Sur la variété du lyrisme de Phrynichos, on peut consulter le témoignage d'Aristote, dans un passage, (Tailleurs obscur, des Pro- blêmes (XIX, 31) . Dans une épigramme rapportée par Plutarque {Propos de table^ VIII, 9, 3), Phrynichos vante lui-même la variété des danses de ses chœurs. Gela touche de près à celle des airs et des rythmes :

^yrwLOL'zoL B'ô'p^Tjci; Tdo-a (xot irdpEV, ^(tg* èvl icévxto xufXttTa TToceÏTai ^6t|jLaTi vùÇ ôXoiq.

3. Aristoph., Guêpes, 220, 1490; Grenouilles, 910, 1299; Oiseaux, 750, passage charmant qu'il faut citer :

îfvÔev a>(r7cepe\ (léXixTa

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