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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t3.djvu/611

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les dèmes, une fois par an, aux Dionysies des champs 1. Au lieu de trois concurrents, l’usage s’établit alors d’en admettre cinq à la fois au concours 2. Il paraît vraisemblable que cette innovation dut se rattacher à la suppression des chants du chœur et de la parabase : la représentation de chaque pièce prenait moins de temps et coûtait moins cher ; on en joua un plus grand nombre, pour que le peuple n’y perdît rien. Plus tard, aux cinq comédies nouvelles, on adjoignit une comédie d’un ancien auteur, qui était représentée d’abord : cet usage n’est attesté jusqu’ici que pour le IIe siècle 3.

En dehors d’Athènes, la comédie profita, comme la tragédie, du goût de plus en plus répandu pour les représentations dramatiques. Les villes grecques, les rois de Macédoine, et, à la fin du siècle, les chefs des nouveaux États, issus de l’empire d’Alexandre, tinrent à honneur d’attirer les auteurs en renom et de faire jouer, sur leurs théâtres à eux, les pièces à la mode 4. Les sociétés d’acteurs, qui se formaient alors, les portèrent ainsi de scène en scène. Il est même probable qu’un certain nombre de pièces nouvelles furent composées pour ces représentations. Toutefois, alors comme auparavant, les grandes réputations continuèrent à ne se faire que par l’opinion du public athénien.

La différence la plus apparente entre l’organisation de

1. Eschine, c. Timarque, 157 : npwTjv èv toTç xax’ àypoùç Aiovudtotç xomodoy ovTwv iv KoXXutw. Cf. CIA, II, 585 (inscription de l'année 312) : AtovufftcDV toi; xwjjlwÔoï; toi; Al^cûvrio-tv èv tw ôsàrpo).

2. C’est du moins ce qui est attesté pour l'année 388 par la notice du Ploutos d’Aristophane, et pour les années 354 et 353 par une inscription, CIA, II, 972.

3. CIA, II, 975.

4. A. Mûller, ouv. cité, § 25 (Dramatische Auffûhrungen ausserhalb Athens), Nous avons parlé plus haut, à propos d’Anaxandride, des représentations données par Philippe après la prise d’Olynthe. Alexandre en donna aussi, quand il eut détruit Thèbes. Plus tard, Ptolémée, fils de Lagos, fit, dit-on, de vains efforts pour attirer Ménandre à Alexandrie.