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620 CHAPITRE XIII. — LA COMÉDIE AU IV* SIÈCLE

naît encore en défiance, et qu'il formulait tout à coup pour l'avenir * :

« A mon avis, toutes les naissances se valent. Si tu appré- cies bien les choses, la vraie légitimité consiste à être hon- nête. C'est le vice qui est bâtardise. »

« Si l'esclave apprend à être esclave en tout, ce ne sera qu'un drôle. Accorde-lui un peu de franc parler, et tu verras comme avec cela tu le rendras meilleur. »

Les sentences, plus brèves encore, réduites à un seul vers, qu'on retenait et qu'on répétait, ont dû être innom- brables dans le théâtre de Ménandre. En les prodiguant ainsi, il imitait Euripide, son modèle préféré ; mais, si Euripide ne lui eût pas donné l'exemple, il aurait fait spontanément ce qu'il apprit de lui.

Au milieu de poètes distingués, Ménandre seul est un très grand poète. La haute comédie de caractère, telle que nous la concevons d'après Molière, est pourtant su- périeure encore à celle qu'il a créée. Mais ce nom unique étant écarté, il n'y en a pas dans l'histoire de la comédie qui soit au-dessus du sien.

VI

Nous n'énumérerons pas ici ses contemporains ni ses successeurs immédiats. Ceux que l'opinion commune dans l'antiquité semble avoir mis au-dessus des autres, bien qu'à un rang secondaire, sont Diphile, Âpollodore de Garystos, et Posidippe. Nous n'en dirons que quelques mots.

Diphile de Sinope nous est donné comme un contempo- rain deMénandre^.On lui attribuait cent comédies. Plante, dans sa Casina^ a traduit ses KXTipoujievoi; dans les Corn-

1. Fragm. 290 et 370.

2. Strabon, XII, p. 546. Prolégom. Didot, III.

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