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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t3.djvu/639

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Dithyrambe ET NôMÉ 021^

une scène, et un ou plusieurs acteurs, qui interrompaient par des monodies les chants du chœur ou qui entremê- laient leurs propres chants aux siens dans un dialogue lyrique *. Ces acteurs eurent un costume comme ceux de la tragédie. Au temps de la guerre du Péloponnèse, le dithyrambe ainsi transformé était devenu un véritable drame lyrique. Une chose toutefois le distinguait pro- fondément du drame véritable ; c'était la prépondérance accordée à la musique. Tandis que, dans la tragédie, l'élément lyrique était de plus en plus restreint, dans le dithyrambe, au contraire, non seulement tout était chanté, mais, dans ces chants, la poésie n'était presque rien, et la mélodie, ainsi que l'accompagnement musical, était tout. Depuis longtemps déjà, on avait renoncé à la struc- ture antistrophique, trop régulière et trop solennelle ^. S'il en restait encore quelque chose, ce devait être dans les chants du chœur, qui marquaient les phases de l'action ; celle-ci se développait surtout en longues mélodies bril- lantes et passionnées, librement conduites, qui étaient exécutées soit par un petit nombre d'artistes de choix mêlés aux choreutes, soit par des solistes représentant les personnages. Dans ces conditions, la pièce propre- ment dite n'était guère autre chose qu'un thème destiné à fournir au compositeur une matière pour ses créations musicales.

Le nome subit alors des transformations analogues. Là aussi se fait sentir la double influence du drame et de la musique nouvelle. Ces beaux chants religieux, graves et simples, avaient gardé, depuis la plus haute antiquité jusqu'au v® siècle, leurs caractères propres : une seule voix accompagnée de la cithare, des mélodies plutôt mé-

i. Sur ces faits, voir les témoignages cités plus loin, à propos de Timothée et de Philoxène.

2. Aristote, Problèmes, XIX, 15: Ka\ ol 6c6upa(i6oi, è?cei8Y^ (jit(j.T)Tixo\ iyévovTo, oOxItt S^o^**^ flcvTiaTp6çoy;, Trpôiepov fie el^ov.

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