Aller au contenu

Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t3.djvu/649

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

POÈTES DU DITHYRAMBE ET DU NOME 637

et sans doute dans presque toutes les grandes villes de la Grèce et de l'Asie mineure ^ Ses innovations techniques sont mal définies ^. Suidas les résume en disant qu'il amollit l'ancienne musique ^ reproche vague, adressé, comme nous l'avons vu, à tous les poètes lyriques de ce siècle. On raconte que, après lui avoir entendu jouer V Enfantement de Sémélé, le sénat de Sparte ordonna que les rois et les éphores le réprimanderaient et feraient dé- truire les cordes supplémentaires qu'il avait ajoutées à sa lyre^. Quand Pausanias, au second siècle de notre ère, visita Lacédémone, on montrait encore dans la Skias l'en- droit où la lyre condamnée avait été suspendue ^ Timothée avait composé des nomes citharédiques, qui furent réunis en dix-huit ou dix-neuf livres, formant un ensemble de 8000 vers,et,enoutre,cinquante-sept odes (7rpoot[xta),vingt- et-un hymnes, dix-huit dithyrambes, sans parler d'autres poésies moins importantes^. Ce fut surtout dans le nome qu'il excella ; il y fut le continuateur de Phrynis, qu'il vainquit dans un concours ^ Mais le nome, tel qu'il l'en-

1. Alexandre rÉtolien dans Macrobe, Saturn., XXIT, 5; détail inté- ressant sur le concours qui eut lieu à Ephése à propos de la con- sécration du temple d'Artémis.

2. Nicomaque {Harmon. II, 35 Meibom) dit que Timothée ajouta une onzième corde à la lyre; Suidas parle de la dixième et de la on- zième ; le premier décret du sénat de Sparte mentionne aussi onze cor- des ; mais Pline {Hist. natur. VII, 204) n'en connaît que neuf ; enfin Phérécrate, dans le fragment cité, attribue douze cordes à la lyre de Timothée. Ce dernier témoignage, qui est d'un contemporain, me parait celui quMl faut préférer.

3. Suidas, T-riv àp/atav (louo-ix-nv ïtz\ to (jiaXaxcoTspov (j.£TT,YaYev .

4. Boèce (Instit. music. I, 1) cite le texte même du décret. Ce texte est considéré généralement comme faux, mais il peut avoir été fabri- qué par un homme bien informé des faits.

5. Pausanias, III, 12, 10.

6. Suidas, T(|i,60eoç.

7. Aristote, Mëtaphys, II, 1, 933 B : Et (làv yàp Tt|jL($6eo<; jif, èylveTo, icoXX7)v Sv ^tkonoiiay oùx eixo|i.£v* el5è (lyj ^pOviç, TipiôÔeo; oûx âv è^éveTO. — Plutarque, De se ipsum laudando, c. 1. Use vantait lui-même de ce triomphe avec une grâce naïve dans des vers que Platarque a tort

�� �