III Les autres genres lyriques, durant cette période, n’ont vraiment pas d'histoire. Ils vivent sans éclat et ils sont représentés pour nous par un si petit nombre d’oeuvres à peine connues qu'il est impossible d'en suivre l’évolu- tion. Toutefois il ne serait pas bon de les passer tout à fait sous silence; car le peu que nous en savons complète le tableau de la vie poétique d'Athènes dans ces deux siècles. Le chant religieux, le péan notamment, ne pouvait être dédaigné, tant que la croyance antique subsistait dans les esprits. Il semble que le dieu médecin Asclépios et sa compagne Hygiée avaient gardé tout particulière- ment en ce temps le don d'inspirer la poésie lyrique. Le besoin d'échapper à la souffrance, l'effroi de la mort et des longues douleurs, le cri du malade vers celui qui guérit, voilà le principe de ces chants. Mais s'ils nais- saient du fond sombre de la misère humaine, ils s’embel- lissaient, comme les autres, aux rayons de la vie. La Grèce n'a pas connu de poésie lyrique sans joie et sans espé- rance. Sophocle avait composé, nous ne savons pas au juste en quelle circonstance, un péan à Asclepios, qui resta en usage bien des siècles après lui. Une allusion de Phi- lostrate donne lieu de croire qu'il en fit un autre pour apaiser des vents défavorables et persistants 2. Il ne nous reste rien de cette seconde oeuvre, mais quelques vers mutilés de la première ont été retrouvés à Athènes dans des fouilles près de l'Asclépiéon ³. Socrate avait composé 1. Suidas, Zopoxλns. Philostrate, Vie d'Apollonius, III, 17. Lucien, Éloge de Démosth. c. 27, cite un autre péan au même dieu, du poète Isodème de Trézène. 2. Philostrate, Vie d'Apollon., VIII, 8. 3. Voy. 'Alvatov, V, 340 et Bergk, Poet. lyr. graec., III, 248.
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