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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t3.djvu/74

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62 CHAPITRE III. — CONCOURS TRAGIQUES

Non seulement ce lieu était saint, mais de plus il était commode. La pente de la colline formait une sorte d'am- phithéâtre naturel, où une grande foule pouvait se placer et même s'asseoir. Il est fort probable qu*à l'origine on se contenta de Taménager de la manière la plus simple. On tailla des gradins dans le rocher *, et, au pied de ces gradins, on établit une grande orchestra circulaire, d'en- viron 12 mètres de rayon 2. Quant à des constructions proprement dites, il n'y en eut pas : d'où vient sans doute que plusieurs témoins anciens parlent de représentations données au Lénéon, antérieurement à l'édification du théâtre \

Le point le plus obscur de cette question et le plus intéressant en même temps pour l'histoire littéraire, c'est de déterminer ce que fut au v® siècle la partie du théâtre appelée scène. Les dernières recherches archéo- logiques paraissent avoir établi que, antérieurement au iv^ siècle, il n'y avait au théâtre de Dionysos ni scène en pierre, ni bâtiment d'aucune sorte. M. Dôrpfeld en a conclu qu'il n'y avait point de scène du tout, et que les acteurs se tenaient pour jouer dans l'orchestra, comme le chœur. Cette opinion, que nous ne pouvons discuter ici, a contre elle tous les témoignages anciens et de fortes

nysos et se trouvait probablement près de Tllissos (art, cité). C'est aussi l'opinion de M. de Wilamowitz {Die Bûhne des Mschylos, Her- mès, XXI, p. 613 et suiv.). Nous nous en tenons à l'ancienne opinion.

1 . Là où il n'y avait pas d'amphithéâtre naturel, au Pirôe par exemple et ailleurs, l'usage des gradins en bois dut subsister long- temps. Au Lénéon même, ils furent peut-être nécessaires en certains endroits, tant qu'il n'y eut pas de sièges de pierre. De là vient qu'au temps d'Aristophane on disait encore toc ixpia pour dire « le théâtre » {Fêtes de Déméte?\ 395). Les gradins en pierre, selon M. Dôrpfeld, ne sont pas antérieurs au iv« siècle.

2. L'orchestra ancienne découverte par M. Dôrpfeld. A. Mûller, pass. cité.

3. Photius, Lexiq. Ar,vacov TcepiêoXoç [Alyaç 'AÔTQvyjo-tv, êv w touç àySi- vaç Yjyov ïcpo toO xb ôéatpov oîxo6o(i.Y)6Yivac. Cf. Bekker, Anecd. graecûf p. 278, et Hésychius, 'EtcI Ar^vaio) àYcov.

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