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64 CHAPITRE III. — CONCOURS TRAGIQUES

guère de la plate-forme primitive qu'en ce qu'elle était peut-être permanente, et en tout cas mieux établie. Bien que fort bas encore, ce plancher élevait les acteurs au-des- sus de rorchestra et les en distinguait sans les en séparer complètement. En principe, Torchestra était réservée à la danse et aux évolutions du chœur, le plancher apparte- nait en propre aux acteurs K II semble attesté que Ton pouvait passer de Tun à l'autre par des degrés ^.

Le mot de (txyjvy) ne peut guère se rapporter étymologi* quement qu'à une sorte de baraquement en bois ou en toile qui complétait l'installation primitive. Il remonte manifestement à un temps où il n'y avait point de décors d'aucune sorte, el il prouve que dès ce temps le plancher n'était pas la partie principale de la charpente théâtrale. Comment se passer en effet d'un endroit caché au public, où l'acteur pût changer de costume, selon ses rôles suc- cessifs, et d'où il sortît au moment voulu ? Cet arrange- ment nécessaire, et si simple en même temps, comportait d'ailleurs des perfectionnements faciles, par exemple la construction des deux ailes proéminentes qui fermèrent les deux côtés de la scène et permirent d'en compléter la décoration. Nous ignorons à quel moment on les ajouta à la scène proprement dite.

Aristote affirme brièvement que Sophocle fut le pre- mier qui Bt peindre le fond du théâtre ^ Il faut donc

mot ne peut guère être récent, puisqu'il désigne un arrangement de scène très ancien, qui a certainement disparu de bonne heure (voy. p. 66).

1. Ce principe est énoncé formellement par PoUux, IV, 123 : Kal axTjVYj {làv {iTcoocpiTÛv i'fiiov, r| ôè ôp)(r,oTpa xoO ^opoû. Cf. Vitruve, 5, 6. Il ne peut viser que le temps où il y avait ordinairement un chœur, c'est-à-dire l'époque classique. Dans la pratique, il a pu être parfois éludé, comme tous les principes.

2. Pollux, IV, 127. M. Dôrpfeld prétend que ces degrés auraient masqué la porte qu'on remarque au milieu du îrpooTcrivtov, c'est-à- dire du mur antérieur qui soutenait le logeion (art. cité. p. 167). Rien ne prouve que ces degrés fussent placés au milieu.

3. Poétique, c. 5 : i]xT)V0Ypa<p(av... SoçoxXi^;.

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