Aller au contenu

Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t3.djvu/79

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

LE THÈATtlË 67

une convention plus ou moins ancienne, la porte du milieu était en général dans la tragédie l^entrée d'hon- neur soit d'un palais, soit de la tente royale, soit d'un temple. Quand un roi sortait en public, c'était là qu'il se montrait ^ Les deux portes de côté étaient des entrées secondaires qui étaient censées communiquer soit avec certains appartements, soit avec des dépendances. Un personnage de second rang sortait en général du palais par la porte de droite, un esclave par la porte de gauche ^. Les deux autres entrées n'étaient probablement que des ouvertures ménagées à droite et à gauche dans les décors latéraux et communiquant avec les coulisses ou TCapaaxYi- vix. Par celle de gauche (à gauche des spectateurs), on était censé venir de la ville ou du port, par celle de droite, de la campagne ^ Au reste, il est à peu près évi- dent que de telles indications ne peuvent pas être prises au pied de la lettre. Elles nous font connaître des usages scéniques qui se sont établis peu à peu, mais qui ont dû comporter en tout temps, et surtout au v® siècle, de nom- breuses exceptions.

Ce que nous savons de la machinerie scénique se réduit à peu de chose. On en attribuait Tinvention à Eschyle^. Elle fut évidemment accrue et perfectionnée pendant tout le v® et le iv« siècle, sans qu'il nous soit possible aujour- d'hui d'assigner une date à chacun de ces perfectionne- ments. Certaines contradictions des témoignages anciens doivent provenir justement de ce que des machines des- tinées à un même emploi ont été à plusieurs reprises mo-

1. Par exemple Œdipe dans Œdipe-roi, Gréon dans Antigone. Peu importait d'ailleurs que ce rôle fiit joué par le protagoniste, comme dans le premier cas, ou parle tritagoniste, comme dans le second. Il ne faut pas se laisser tromper à cet égard par les termes certaine- ment inexacts dont se sert Pollux.

2. Pollux, IV, 124 et 125.

3. PoUux, IV, 126.

4. Vie d'Eschyle (p. 469, 1. 9, Wecklein).

�� �