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70 CHAPITRE III. — CONCOURS TRAGIQUES

la même manière Torcheslra tout entière, comme on ap- pelait scène non seulement le mur du fond, mais aussi le logeion et toutes ses dépendances ^Plus tard, lorsque les théâtres servirent à des concours musicaux, on établit là, pour ces concours, une sorte d'estrade en planches, sur laquelle se tenaient les concurrents, joueurs de flûte et citharèdes ^ Rien ne prouve que cet usage se soit ap- pliqué aux représentations tragiques.

En somme, l'arrangement du théâtre au v® siècle nous apparaît comme quelque chose de fort simple. On se ras- semblait dans une enceinte sacrée, on profitait de la dis- position naturelle du lieu, on élevait là une scène en bois entourée de quelques constructions accessoires, on la dé- corait à peu de frais, et cela suffisait. Un tel théâtre pou- vait sans doute avoir sa beauté, mais ce qu'on lui deman- dait surtout, c'était d'être commode et approprié à son objet. Il ne s'agissait pas de procurer aux spectateurs l'il- lusion de la réalité à l'aide d'artifices savants et compli- qués. Un beau spectacle religieux, des danses, des chants, une action simple et forte, voilà ce que demandait le pu- blic. Il lui fallait un vaste espace disposé de façon que tout le monde pût voir et entendre, une place assez large pour les évolutions du chœur, une scène sur laquelle les acteurs fussent bien en vue et d'où leur voix pût reten- tir au loin. Cela était nécessaire et paraissait suffisant. Cette simplicité même avait quelque chose de naïf qui convenait à la jeunesse de l'art. Quand on eut cessé de faire de belles tragédies, on s'avisa de faire de beaux théâtres.

Ce fut probablement le perfectionnement de la musique

1. Anthol. Jacobs, I, p. 100, épigr. de Simmias.

2. Thomas Magister, p. 179 RitschI ; Gharisius, I, p. 532, 18 Keil ; Isidore, Origines^ XVIII, 47. Le scholiaste d'Aristophane (Paix» 733) dit que sur la thymélô se tenaient les rhabdophores (huissiers à verges) chargés de la police; cf. Suidas, *Pa6ôo0xot- Gela doit s'entendre delà tragédie aussi bien que de la comédie.

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